En janvier aura lieu à La Roche-sur-Yon le procès qui oppose l'entreprise vendéenne Soulard à l'association L214, qui ne désarme pas et repart en guerre cette fois contre un autre producteur, l'entreprise Mitteault dans la Vienne
Alors qu'en France la publicité financée pour partie par l'UE fait la promotion de la consommation du foie gras à l'approche des fêtes, en Grande-Bretagne la presse repart en guerre contre l'industrie du gavage. C'est le Daily Mirror encore une fois qui fait ses choux gras d'images épouvantables d'animaux morts ou malades dans un élevage de la Vienne.
Les anglais en guerre contre le foie gras
Le tabloïd anglais dévoile des "actes de barbarie" perpétrés lors du gavage de canards pour produire le mets synonyme de fêtes de fin d'année : oiseaux à la gorge endommagée, aux pattes ensanglantées, agonisants empilés les uns sur les autres ou encore couverts de vomi. Bon appétit !Après la décision de Gordon Ramsay en 2013, de ne plus proposer de foie gras sur dans ses établissements, après avoir pris connaissance d'une vidéo tournée dans l'atelier de gavage de l'entreprise Soulard en Vendée, c'est le chef Heston Blumenthal, propriétaire du restaurant anglais Fat Duck, (ça ne s'invente pas !) 3 étoiles au guide Michelin, qui décide de ne plus s'approvisionner en foie gras chez le producteur viennois, indique The Daily Mirror.
Image d'Épinal contre gavage industriel
Brigitte Gothière, la porte-parole de l'association L214 ne désarme pas : "la réalité de la production de foie gras est toujours la même, toujours choquante, qu'il s'agisse des fournisseurs de supermarchés ou de ceux des grands chefs. Cette filière communique largement autour d'une production artisanale et traditionnelle, à base d'images de canards évoluant en plein air ou de mignons canetons, mais rien sur la réalité du gavage." Et on le voit partout, les canards sont gavés dans des usines, alignés dans des cages alimentés deux fois par jour par des systèmes semi robotisés...L'ONG a publié, fin novembre, une enquête dans une salle de gavage du Périgord sous contrat avec le fournisseur de foie gras de l'Elysée, qui montrait un millier de canards rendus malades, immobilisés dans des cages au sol grillagé, gavés mécaniquement à la chaîne et bourrés d'antibiotiques. En novembre L214 a fait le tour des grandes villes françaises, dont Nantes, pour dénoncer sur la place publique la réalité du gavage industriel.
Seuls cinq pays européens produisent encore du foie gras : la France, la Bulgarie, la Hongrie, l’Espagne et la Belgique. Le gavage est interdit – mais pas la consommation – dans les autres États, soit directement, soit indirectement en application de la législation contre la maltraitance animale. La Pologne, qui était le 5e producteur mondial, a rendu le gavage illégal en 1999. L’Italie y a renoncé en 2004.
Des consommateurs de plus en plus partagés
L'idée de ne plus consommer de foie gras fait son chemin chez les consommateurs. Pour autant ils restent partagés selon un sondage OpinionWay commandé fin 2013 par L214, 44 % des Français sont favorables à l’interdiction du gavage et 29 % refusent d’acheter du foie gras pour des raisons éthiques – 10 points de plus qu’en 2009 – , mais dans le même temps, 80 % d'entre eux estiment que le foie gras est un incontournable des fêtes de fin d'année, selon une autre enquête réalisée en octobre par le CSA pour le Cifog. En ce moment, des publicités vantant le foie gras sont diffusées sur les ondes d'une radio publique nationale, avec cette précision : "campagne financée par l'Union Européenne et la région Aquitaine, autrement dit se sont les impôts des Français qui servent à justifier des techniques de gavage barbares. "Étonnant n'est-il pas ," se disent les anglais ! Qui utiliseraient volontiers cette question de l'argent public dépensé pour soutenir une maltraitance animale comme : une arme de guerre !Enquête sur le foie gras de l'Élysée, vidéo par L214
