Dans une interview au nouveau magazine Society, l'ancien homme fort de la Sarthe, explique qu'il n'a pas "l'intention de rester dans la vie politique" si il ne réussissait "pas à se faire élire en 2017".
Je n'ai pas l'intention de rester dans la vie politique si je ne réussissais pas à me faire élire en 2017"
tranche le député de Paris, 61 ans, dans une interview-fleuve au nouveau quinzomadaire, Society.
Celui qui dirigea son gouvernement pendant tout le quinquennat fourbit ses armes. Dossier après dossier - éducation, économie, immigration, logement -, il déploie une panoplie de réflexions et de propositions déjà très abouties (retraite à 65 ans, prestation sociale unique...) qu'il évoque au fil de ses déplacements : après le Doubs, l'Isère, le Val-de-Marne, ce sera prochainement la Loire-Atlantique et le Nord.
Pour François Fillon, l'enjeu des départementales est crucial : "c'est une élection qui va compter beaucoup pour enclencher la dynamique de changement (...) Si nous gagnons les départementales et les régionales, nous serons en piste pour obtenir un changement radical en 2017", affirmait-il jeudi lors d'une réunion publique à Combs-la-Ville.
Radical, un mot qu'il emploie volontiers pour décrire son programme de "rupture". "Dans les deux ou trois mois qui suivent l'élection, préconise le député de Paris, il faut un commando qui arrive avec des textes déjà prêts, il faut que le parlement ravaille tout l'été. Dans le premier trimestre, il faut faire passer la totalité des réformes stratégiques et même vous pouvez faire passer des mesures impopulaires. Si vous le faites tout de suite, vous ne bloquez pas le pays". "On a besoin d'un choc technique et psychologique pour redonner confiance", dit-il.
Aujourd'hui encore, les Français lui préfèrent Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, même si la dernière enquête Viavoice ressert l'écart: 33% des sondés voient en
lui un bon président (+7%), face aux 37% de l'ex-chef de l'Etat (+6%) et surtout les 48% du maire de Bordeaux (+1%).
Autre obstacle: ses cinq ans au gouvernail de la France, loin de la radicalité qu'il prône à présent. "En tant que Premier ministre, je mettais en oeuvre la politique
du président", se défend-il. "Alors, ça devait être l'enfer avec Sarkozy?", lui demande Society. "Non! J'imagine l'enfer différemment", dit avec un flegme quasi-britannique ce père de cinq enfants, marié à une Galloise.
Avec AFP.