Visite guidée au passage Pommeraye, les coulisses de l'ex-hôtel des colonies, les appartements au dessus des boutiques, l'histoire du passage, le souvenir de Jacques Demy. Notre vidéo, avant l'inauguration officielle du passage rénové en juin prochain.
Louis Pommeraye
L'homme était fasciné par les passages couverts percés à Paris entre les boulevards du crime et celui des théâtres, Louis Pommeraye, le jeune notaire nantais voulait marquer les esprits, vendre son programme immobilier fait de modernité et de classicisme, digne de plaire à ces bourgeois au temps du roi des Français, Louis-Philippe. Les travaux furent à la hauteur de l'imposant symbole, d'une ville haute qui retrouvait les chemins des quais et du vice grâce à un dénivelé de 9,40 mètres. 66 magasins furent créés et l'euphorie s'empara du passage. En 1847, c'est la crise un an avant la révolution et la 2ème République - et pour Nantes le glas de la traite négrière et du lucratif négoce humain- le projet immobilier vire au fiasco financier et Louis Pommeraye meurt ruiné.Une histoire nantaise
Le passage est la vitrine d'une ville florissante au début de la révolution industrielle. Le statuaire, exubérant, kitch, regarde fièrement vers le progrès, l'avenir d'une cité radieuse, courant vers de lointaine richesse. En haut du grand escalier, des "adolescents songeurs", symbolisent le commerce maritime, l'agriculture, le commerce, les beaux-arts ...
Les verrières théâtralisent la ville, les belles peuvent jouer des ombrelles sans se crotter, les messieurs peuvent jouer à les poursuivre. La rue devient une estrade, un passage vers la scène et le paraître.
Au fil du temps, le passage devient l'essence même du Nantais. Jacques Demy, l'enfant du passage, va se souvenir de ses après-midi passés au ciné-club. Dans son premier film, Lola, puis dans les Parapluies de Cherbourg et enfin dans son avant-dernier film, "une chambre en ville" Pommeraye apparaît comme autant de clin d'oeil à l'enfance évanouie de Jacquou de Nantes.
Rénovations inaugurées en juin
Officiellement en juin, les travaux de rénovation seront terminés et les Nantais retrouveront le charme immaculé du passage et des pas qui craquent sous le poids du plancher de bois, une saveur de madeleine à la nantaise.