Les ministres n'ont pas à "donner des indications" sur ce que serait leur vote au référendum local sur le projet controversé d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, a déclaré jeudi la ministre de l'Environnement Ségolène Royal sur BFMTV.
"Ce n'est pas aux membres du gouvernement de se prononcer", a dit Mme Royal, interrogée sur les prises de position du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, favorable au projet, et du secrétaire d'Etat à la Réforme et à la Simplification, l'écologiste Jean-Vincent Placé, qui a annoncé qu'il appellerait à voter contre.Ce n'est pas aux membres du gouvernement de se prononcer. On ne peut pas à la fois restreindre [la] consultation au département de Loire-Atlantique et ensuite, quand on n'est pas de ce département, commencer à donner des indications [de vote], surtout quand on est membre du gouvernement",
a souligné la ministre.
Le Premier ministre Manuel Valls a indiqué mardi que le référendum aurait lieu "avant l'été, au mois de juin", et serait limité au seul département de Loire-Atlantique, un choix considéré par les opposants comme plus favorable à l'adoption du projet. Interrogée sur les propos de M. Placé, Ségolène Royal a déclaré: "ce n'est pas que ça me choque, mais c'est un peu incohérent avec l'ordonnance", prise jeudi, prévoyant la consultation en Loire-Atlantique. "Ceux qui
ne sont pas dans ce département normalement n'ont pas leur avis à donner", a-t-elle insisté.
Le ministre, qui était favorable à un référendum élargi aux départements limitrophes, a souligné qu'en tant qu'"organisatrice" et "médiatrice", elle devait "garder une attitude impartiale par rapport à cette question-là et faire en sorte que l'organisation de la consultation se fasse dans les meilleures conditions".
L'ordonnance sur le référendum, qui modifie le code de l'Environnement, doit être transmise pour consultation au Conseil national de la transition écologique (CNTE) qui réunit représentants d'ONG, collectivités, syndicats, patronat et parlementaires.
"Si au cours de cette consultation, il y a des idées qui émergent et qui peuvent permettre d'avoir un critère objectif de consultation au-delà du département, pourquoi pas ?", a ajouté Mme Royal. "A ce moment-là, nous en rediscuterons avec le Premier ministre pour dire : "voilà ce qui ressort de la consultation, voilà comment je vois les choses, on en parle et on reprend une décision", a-t-elle ajouté.