La limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires est considérée comme l'un des détonateurs de la crise des Gilets jaunes. Un amendement prévoit un assouplissement de la réglementation, laissant le choix aux départements de relever la vitesse sur certains axes.
L'amendement porté par le groupe LREM prévoit le maintien de la règle de principe au niveau national.
Cependant, les présidents de conseils départementaux auront le pouvoir de relever la vitesse maximale sur certains tronçons, quitte à en assumer les conséquences en matière de sécurité routière.
"Si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n'y vois aucun inconvénient", a déclaré le Premier ministre jeudi.
"C'est une responsabilité que nous avons déjà puisque c'est nous qui limitons les vitesses et il nous arrive fréquemment, sur la demande des maires, d'abaisser la vitesse sur un secteur à 70 ou à 50 km/h.", a souligné Dominique Le Mener, le président du Conseil départemental de la Sarthe.
"Il faut revenir à 90 sur les portions les moins accidentogènes ou les plus sûres et ailleurs, sur des axes plus dangereux, passer à 70", a expliqué Olivier Richefou au micro de France Bleu Mayenne, suite à l'annonce du gouvernement.
En Vendée, Yves Auvinet, le président du Département, s'est prononcé, dès la mise en place de la limitation généralisée à 80 contre ses mesures estimant qu'il valait mieux mettre en place "une limitation de vitesse localisée".
Le département vendéen a prévu de "remettre quelques routes à 90", non sans avoir auparavant mis en place "des groupes de travail avec des organismes comme la Sécrutité routière".
Le 28 mars dernier, à l'occasion de la venue d'Emmanuel Macron en Sarthe, Christian Gillet, le président du conseil départemental du Maine-et-Loire, avait également plaidé pour que soit appliquée une vitesse différenciée sur les routes au lieu du 80 km/h partout.En Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, le président du département, "reste prudent" et "ne souhaite pas s'exprimer pour le moment car il y a des déclarations qui vont dans un sens, puis dans un autre" nous a expliqué son service communication, précisant qu'il préfère "observer le travail parlementaire actuellement mené".
L'entourage de Philippe Grosvalet rappelle cependant que "tout avait été mis en oeuvre pour que les panneaux soient en place sur les routes du département dès le début de la réglementation" le 1er juillet dernier.
Les 80 km/h, considérés comme efficaces par la plupart des experts de la sécurité routière, sont dénoncés comme le symbole des villes déconnectées de la vie quotidienne des campagnes.
Selon les sondages réalisés ces derniers mois, près de huit Français sur dix sont favorables à l'abandon ou du moins à l'assouplissement de la mesure.
Pour que cette adaptation "soit une réussite, il est important que la responsabilité des présidents de département, qu'ils assument pleinement, soit éclairée par l'ensemble des responsables de la sécurité routière", écrit le président de l'Assemblée des départements de France, Dominique Bussereau, dans un courrier adressé vendredi au Premier ministre.
L'ADF demande donc "que la décision du président de département soit prise avec la possibilité de solliciter un avis du préfet", poursuit-il.[#80kmh] Après l’annonce d’un assouplissement de cette mesure, @Dbussereau Pdt ADF a demandé ce jour à @EPhilippePM 1 clarification sur ce dispositif concernant l’ensemble du réseau placé ss la responsabilité des #Départements. Des précisions indispensables ! #Sécurité #Transport pic.twitter.com/xxco2ZaAvB
— ADF (@ADepartementsF) 17 mai 2019
Cela "fluidifiera et facilitera la collaboration des services des départements et de l'Etat (gendarmerie et police nationales, sapeurs-pompiers)", conclut Dominique Bussereau.