Avec ses 67 kilomètres de long, la Seudre en Charente-Maritime est le plus petit fleuve de France. Ce fleuve est pourtant d’une richesse insoupçonnée. Il abrite notamment les parcs à huîtres de Marennes-Oléron.
D’abord modeste après avoir pris sa source à l’intérieur des terres, il prend de l’ampleur dans les 20 derniers km. Car avant de se jeter dans l’Océan via le pertuis de Maumusson au sud de l’île d’Oléron, il prend ses aises dans un estuaire à la physionomie inhabituelle.De part et d’autre du fleuve, s’étendent 8600 hectares de marais salés, des bassins, des digues, des chenaux, des villages ostréicoles… C’est le berceau de l’appellation Marennes-Oléron.
Nous commençons nos escapades en embarquant sur L’Espiègle, un ancien bateau ostréicole sauvé par Guy Bouteillier surnommé "Téteil" et ses amis de l’Association des Coureauleurs de la Tremblade. L’occasion de découvrir avec Thibault Coustenoble la « Rolls de l’huître Marennes Oléron », la pousse en claire.Dans l’estuaire de la Seudre, les hommes n’ont cessé d’être les maîtres façonniers des paysages. Mais ils ont du sans cesse s’adapter. Le plus souvent, ces changements furent imposés par la nature elle-même. Pour le comprendre, nous nous rendons au Moulin des Loges, situé à la frontière entre eau douce et eau salée… Anne Christine Martinot nous fait découvrir ce moulin d’un genre particulier puisqu’il utilise la force des marées.
Plus nous remontons le fleuve, plus son apparence évolue. Après Saujon, qui marque la frontière entre eau saumâtre et eau douce, la Seudre présente un tout autre visage, plus tranquille, plus modeste. On est loin de l’estuaire, des marées… et pourtant il serait faux de croire que ces 2 parties sont déconnectées l’une de l’autre.
La gestion de l’eau est un enjeu essentiel pour toutes les activités qui dépendent de la Seudre… qu’il s’agisse des ostréiculteurs ou des agriculteurs comme Benoit Biteau. Il y a plusieurs années il a décidé de rompre avec l’approche productiviste en développant l’agroforesterie, une technique qui permet de ne plus jamais pomper l’eau pour ses cultures. Nous finissons avec Yann Tessier, qui s’est installé à Chaillevette avec son association "Seudrement Kayak". Il propose des balades poétiques... et féeriques. Une autre façon de communier avec ce territoire attachant et surprenant.