Les marchés alimentaires ont été interdits dans le cadre de la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19. Des dérogations peuvent néanmoins être accordées par les préfets pour les communes qui en font la demande, sous certaines conditions. On fait le point dans les cinq départements de la région.
"On constatait que l'organisation des marchés laissait parfois à désirer (...) et que les règles sanitaires n'étaient pas toujours respectées", expliquait ce jeudi 26 mars Laurent Nunez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, pour justifier l'interdiction des marchés, couverts ou en plein air, pendant la durée de l'état d'urgence sanitaire. Néanmoins, les préfets, sur demande des maires, peuvent accorder des dérogations et autoriser le maintien de certains marchés, "partout où ces marchés répondent à un besoin d'approvisionnement local, et où les règles sanitaires seront respectées, notamment des règles de distance entre les personnes."
Les règles sanitaires étaient souvent insuffisamment respectées dans les marchés et le Gouvernement a pris la décision de les fermer.
— Laurent Nunez (@NunezLaurent) March 26, 2020
Il est permis aux préfets, sur avis des maires, de déroger à cette interdiction, là où les besoin sont identifiés et les règles respectées. pic.twitter.com/HYBtPBWAcd
Une décision qui répond à la détresse de certains producteurs qui se retrouvaient dans l'incapacité de vendre leur production, et de consommateurs éloignés des grandes surfaces ou adeptes du circuit court. Le mot d'ordre pour ces marchés maintenus est d'ailleurs, dans la mesure du possible, de privilégier au maximum les productions locales.
Les préfectures ont donc commencé à accorder des dérogations, sous certaines conditions strictes, principalement dans les milieux ruraux. Les communes ont encore la possibilité de soumettre des demandes de dérogations, et le préfet peut toujours retirer certaines dérogations s'il observe des manquements aux règles sanitaires.
En Loire-Atlantique
En Loire-Atlantique, le préfet a accordé la quasi-totalité des dérogations qui lui avaient été demandées. Il a néanmoins imposé des mesures encore plus strictes que les préconisations du gouvernement. Il demande à ce qu'il y ait un dispositif de lavage et de désinfection des mains, que les distances de sécurité d'un mètre entre chaque client soient matérialisées, dans les files d'attente mais aussi entre les allées et les files, et que les étals soient séparés d'au moins 8 mètres les uns des autres. Il demande par ailleurs aux élus de veiller à ce qu'il n'y ait pas plus de 100 personnes dans le marché, et de fixer la limite à 15 étals par marché. "Des contrôles des services de police et de gendarmerie permettront de veiller au bon respect de ces règles", a-t-il insisté.En Maine-et-Loire
Le préfet du Maine-et-Loire a autorisé 79 marchés (sur 87 demandes de dérogation), répartis dans tout le département. Dans un communiqué, il précise que "seules les grandes villes en ont été exclues, car, dans la durée et malgré la bonne volonté des services municipaux, la promiscuité des chalands sur les lieux publics ouverts est difficile à contrôler et à interdire." Et rappelle que dans ces agglomérations, l'offre alimentaire est largement plus conséquente qu'en milieu rural. Il en appelle à la responsabilité des élus locaux et des clients pour une mise en oeuvre responsable des mesures sanitaires.En Vendée
En Vendée, la préfecture semble avoir fait preuve de moins de souplesse. Sur les 53 demandes d'élus pour le maintien de leur marché, seules 16 dérogations ont été accordées. Sur la carte, on remarque que le sud du département risque de ne pas être très fourni en marchés pendant cet état d'urgence sanitaire. Le préfet assure avoir pris ces décisions "après analyse approfondie de chacune de ces demandes et dans un esprit de responsabilité au regard des impératifs de santé publique". Et met en garde quant à la mise en place des mesures sanitaires : "Si ces règles ne sont pas respectées, les dérogations seront retirées."En Sarthe
En Sarthe, le préfet a autorisé la tenue des marchés dans 39 communes. La totalité des marchés manceaux sont néanmoins suspendus. Il précise que dans communes où il existe déjà un réseau de commerces alimentaires conséquent, seuls les producteurs locaux qui font de la vente directe pourront exposer. Dans les petites communes éloignées des circuits de distribution, les règles sont plus souples, mais le nombre d'étals sera limité.En Mayenne
En Mayenne, seuls 6 marchés sont maintenus pour le moment. La Confédération paysanne du département a d'ailleurs écrit une lettre ouverte aux maires pour les enjoindre à demander des dérogations à la préfecture. À noter néanmoins que, d'après les informations de nos confrères de France Bleu, les producteurs locaux qui n'ont plus la possibilité de vendre leurs produits sur les marchés peuvent se rapprocher des grandes et moyennes surfaces du département pour vendre leur production, soit dans le cadre d'un accord commercial dans les rayons des supermarchés, soit en installant leur propre étal dans le supermarché. Les maires peuvent également leur accorder une autorisation pour vendre leurs produits sur la voie publique.Attention : les cartes ci-dessus sont suceptibles d'évoluer, au gré des changement relatifs aux dérogations, qui peuvent encore être accordées ou retirées par les préfectures.