Le "contact tracing", vilain mot pour tracer les pistes de contamination possibles d'un vilain virus, et arriver avant lui près des personnes susceptibles de l'avoir rencontré ! Pour limiter sa progression. À ne pas confondre avec l'application Stopcovid !

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Si la pression exercée par le covid-19 sur le système de soins semble moins importante, le virus est toujours là, la preuve avec les résultats obtenus depuis la mise en œuvre du "contact tracing" par l'Assurance Maladie.

Le "contact tracing" est une organisation de 200 personnes dans les Pays de la Loire, médecins, infirmiers, conseillers, agents d'accueil, toutes et toutes salariés de l'Assurance Maladie. Et qui unissent leurs efforts pour "ne laisser passer aucun cas positif sans pouvoir le traiter, ne pas laisser la chaine de contamination aller plus vite que les soignants !

Il faut agir rapidement et arriver plus vite que le virus chez les personnes susceptibles d'avoir été en contact avec lui"
répète à l'envi Pierre Rousseau, le directeur de l'Assurance Maladie dans les Pays de la Loire. "Le contact tracing est une aide pour se déconfiner".
 

Des solutions d'hébergement s'il le faut

Depuis le début du déconfinement le 11 mai dernier, cette organisation s'est mise au travail, l'ampleur de la circulation du virus étant plus faible qu'attendue, une soixantaine de personnes sont mobilisées pour l'instant dans la traque du covid dans les Pays de la Loire.

L'Assurance Maladie, dès qu'une personne est testée positive au covid-19, va rechercher toutes les autres personnes dites "contact" susceptibles de l'avoir rencontrée, cotoyée, et qui pourraient être infectées. La personne malade est prise en charge par son médecin traitant par exemple, l'Assurance Maladie établit la liste des personnes"contacts" avec le malade et les appelle une par une.

"Il s'agit de protéger les personnes "contacts" pour elles-mêmes et pour les autres en proposant des services, des mesures de protection, comme la délivrance de masques en pharmacie, leur prescrire un arrêt de travail pour les mettre en isolement si c'est nécessaire, et pour le cas où la personne n'a pas le moyen de s'isoler, lui fournir une solution d'hébergement, de portage de repas" poursuit Pierre Rousseau.
 

Les généralistes en première ligne

Pascale Geffroy est médecin généraliste, avec tous ses confrères, elle est à la base de la mise en œuvre du protocole du contact tracing. "Le généraliste fait d'abord une évaluation clinique, si on suspecte un cas covid on va prescrire un test PCR, en cas de positivité du test on recueille l'autorisation du patient pour communiquer son nom.

Dans mon expérience, je n'ai pas constaté de refus, les gens spontanément souhaitent que les choses avancent ! Le médecin généraliste prend les dispositions nécessaires de soins, d'arrêt de travail, de protection de la famille et transmet les informations à l'Assurance Maladie."


Sur les 12 premiers jours, sur 1808 personnes appelées, on a dénombré 433 cas testés positifs, les autres sont des cas contacts. "On est dans une situation significativement inférieure à la situation attendue, reprend Pierre Rousseau, on était partis sur une hypothèse de 20 cas contacts par cas positif, la réalité se situe en 3 et plutôt 4, le confinement explique le peu de cas contacts, les jours passants on va voir les cas contacts augmenter."
 

Contact tracing et libertés individuelles

"L'accueil du public est bon. Il n'y a pas de refus de se faire tester, de se faire aider. Sur les 1808 appels passés, seuls deux n'ont pas répondu. 80% des cas positifs ont accepté de communiquer leurs noms aux cas contacts."

Les personnes qui ne souhaitent pas entrer dans le dispositif d'aide peuvent en décliner l'offre. "La règle pour le contact tracing c'est le consentement des acteurs, il n'y a pas d'obligation, et si on ne sent pas obligé, communiquer son nom, et même faire un test s'il a été prescrit, rien ne contraint les personnes, poursuit Pierre Rousseau, qui ajoute aussitôt, mais le contact tracing ne peut fonctionner que par l'adhésion de tous."

Les informations communiquées ont une durée de vie brève selon le vœu de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL). "Les personnels qui utilisent ces données sont soumis au secret professionnel, l'Assurance Maladie a l'expérience de la gestion d'informations sensibles depuis 75 ans maintenant. C'est un personnel aguerri aux sujets de santé et à la confidentialité."

La CNIL a donc  demandé que la conservation des informations de contact n'aient pas une durée d'usage au-delà de 3 mois. Les règles d'utilisation de ces données ont été soumises au Conseil Constitutionnel et au Conseil d'État qui ont rappelé par ailleurs que les salariés de l'Assurance Maladie, des Agences Régionales de Santé, les médecins, sont tous soumis au secret médical et au secret professionnel.

L'application Stopcovid, si elle fait la preuve de son efficacité, sera un outil complémentaire au dispositif de contact tracing qui reste de la seule responsabilité de l'Assurance Maladie.
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