Les clochettes porte-bonheur ont le moral en berne, vente à la sauvette interdite et fleuristes fermés malgré tout, c'est finalement la décision du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, mais les boulangers pourront en vendre !
La tradition du brin de muguet offert le 1er mai en prend un sérieux coup cette année. La vente du porte-bonheur sera sérieusement encadrée. Pour ce 1er mai 2020, la vente à la sauvette sera "totalement interdite". Une tolérance habituellement encadrée par des arrêtés municipaux, sur de petites quantités, sans gêner la circulation des piétons et sans installation de tréteaux par exemple.
Les fleuristes n'ouvriront pas non plus pour l'occasion, a annoncé mardi le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.
"On ne va pas faire n'importe quoi, la vente à la sauvette sera totalement interdite, les fleuristes n'ouvriront pas parce que les magasins seront fermés", a annoncé le ministre sur Europe 1, précisant cependant que "la vente par correspondance peut exister, comme le drive".
Le préfet du Maine-et-Loire René Bidal a ainsi annoncé mardi qu'il autorisait "les fleuristes (à) vendre leur muguet et autres fleurs coupées en mode "drive", dès lors que les mesures barrières auront pu être strictement mises en place, en corrélation avec la configuration du magasin et de ses abords".
Les acheteurs devront, au préalable, passer leur commande avant de se déplacer.
Le porte-bonheur chez les boulangers
En revanche, "on pourra trouver du muguet dans tous les magasins qui sont ouverts" dans le contexte du confinement car jugés essentiels, a-t-il détaillé, prenant l'exemple des boulangeries.Le ministre a néanmoins lancé un appel "pour que 100% du muguet français soit vendu pour la semaine du 1er mai". "Le muguet, c'est symbolique", a-t-il ajouté, "mais c'est aussi un petit moment de bonheur, un petit rayon de soleil dans ce
confinement qui n'est pas toujours simple".
Pour lui, cet appel constitue une façon de "répondre" aux inquiétudes de la filière horticole, "l'une des plus touchées" par la crise. "C'est la raison pour laquelle j'ai demandé, là encore, qu'il y ait un plan spécial qui soit mis en place au niveau européen", a affirmé Didier Guillaume.
42 millions de brins perdus...
La fédération des maraîchers nantais, qui regroupe les producteurs installés à la périphérie de Nantes, où pousse plus de 80% du muguet vendu en France, estime que plus de 70% des 60 millions de brins de muguet habituellement vendus seront perdus cette année.La plupart des producteurs ont renoncé à la cueillette par souci d'économie, quand d'autres avaient fait le pari de ventes possibles en supermarchés...
Le muguet représente entre 20 et 30 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, selon la fédération.