Soleil, long week-end, toutes les conditions étaient réunies. Sur la côte atlantique, à Pornichet et à Pornic, il y avait du monde sur le sable. Oubliées les activités dynamiques. Serviettes étalées, bronzette, sur les plages du littoral c'est comme si tout était déjà revenu comme avant.
Il a fait chaud ce week-end, très chaud. Alors forcément la tentation était grande. Et cela n'a pas raté. Les plages du littoral ont été prises d'assaut. Et pas en mode dynamique mais bel et bien en mode lézard et bronzette.
#coronavirus #deconfinementpartiel #plagesdynamiques
— Christine Le Doaré (@ChLeDoare) May 26, 2020
Le virus circule donc on s’aère, on marche, on nage mais on ne s’agglutine pas sur nos serviettes, avec parasols.
Ben si na ! Responsabilisation n’est pas ?? Entre deux ? Eux pas comprendre. Confinés/déconfinés. Binaires ? pic.twitter.com/89Khfwrd91
"A Pornic, les gens sont raisonnables"
A Pornic, "depuis le début on a beaucoup de mal à appliquer les règles imposées par le gouvernement. Hier, j'ai fait le tour des plages. Il y avait du monde sur les serviettes mais les gens se mettent à distance les uns les autres, par groupes indépendants. Donc c'est mieux que rien. Je trouve les gens raisonnables. A 24 heures près c'est difficile de dire il est interdit de s'allonger. Quand c'est annoncé c'est annoncé...C'était intenable dès le départ, impossible d'interdire de se poser sur le sable. Il fallait de toutes façons rouvrir. C'était la seule chose à faire pour nous les collectivités", explique Jean-Michel Brad"Il n'y a pas eu d'amendes dressées sauf pour des comportements insultants. Je ne parle là que de la police municipale, je n'ai pas eu de retour de la gendarmerie. Pas de verbalisation massive donc, mais beaucoup de pédagogie de la part de nos équipes", ajoute l'élu.
Avec les chiffres annoncés, la sérénité revient même si l'été sera particulier et ne ressemblera à aucun autre.
Beaucoup de choses doivent être repensées. Il y a les quais piétons qui sont une nouvelle donne pour respecter la distanciation sociale. On a changé le programme des animations qui se dérouleront au fil de l'eau. Les marchés qui étaient concentrés dans des rues étroites ont étaient déplacés sur une place plus grande. Les retours sont bons pour l'instant. Mais on a encore des calages à faire, notamment au niveau des horaires - Jean-Michel Brard, maire de Pornic
Les quais piétonnisés
Lucas Sorin est artisan glacier sur les quais de Pornic : "La piétonnisation nous l'attendions depuis plusieurs années. Cela fait 20 ans que l'on est commerçant ici. Et ça fait 5 ans que l'on se bat pour que cette piétonnisation entre en vigueur. Nous sommes une cité balnéaire qui accueille majoritairement des citadins, des nantais et des parisiens. Il vivent à longueur d'année dans les embouteillages et la pollution. Nous on veut leur offrir un espace de respiration" Il y a eu beaucoup de freins contre ce projet. En fait il a été imposé par le coronavirus. Au bout d'un mois de fonctionnement on se rend compte que c'est quelque chose d'extrêmement bénéfique. Ce sera délicat de l'imposer sur le long terme, c'est un combat politique. Les commerces, comme les boulangeries ou les fleuristes qui ont une activité liée à la circulation, seront peut-être pénalisés dans un premier temps mais il faut passer ce cap - Lucas Sorin, artisan glacier
"Si on regarde sur le mois de mai notre chiffre d'affaires a augmenté de 30%. Mais les restaurants et les bars sont fermés, les gens ne peuvent pas s'asseoir en terrasse c'est peut-être aussi lié à ça. On a pourtant rouvert que le 11 mai", ajoute le glacier.
Passer à autre chose...
"Sur un week-end de 3 ou 4 jours je trouve qu'il n'y a pas grand monde même devant les commerces comme les poissonnerie ou les boulangeries. Normalement c'est blindé. Là ça s'agite un peu parce qu'il est midi", constate un passant."Nous avons les masques dans nos sacs. Si on rentre dans une boutique, nous les mettons. C'est parce que là on marche librement qu'on ne les porte pas", précise son épouse.
"Et puis c'est agréable de pouvoir respirer sans avoir de la buée sur les lunettes ! Et passer à autre chose, essayer d'oublier ça, je crois que tout le monde en a envie", conclut monsieur.
Surveillance impossible
Si les maires de la côte s'étaient tous mobilisés pour une réouverture rapide, tous savaient qu'il serait impossible de surveiller et de contrôler les contrevenants.
"Il y a quand même beaucoup moins de monde que pour un long week-end normal. D'ordinaire le sable est complétement plein. Il y certainement encore des hésitations par rapport au Covid-19, notament pour les gens qui viennent de loin. Pour les distanciations ça va être compliqué cet été. On verra, on habite à côté", témoigne cet autre riverain de la plage.
En rouvrant les plages, les maires savaient d'emblée qu'il serait illusoire de gérer l'affluence et d'appliquer les consignes à la lettre. Preuve en est une quarantaine d'amendes à 135 euros ont été dressées pour le seul week-end de l'ascension sur les 3 plages de Pornichet.