Le premier maillot jaune sera remis dans la ville d'Eddy Merckx, le champion légendaire du cyclisme honoré de tous côtés à l'occasion de ce Grand Départ. Sans doute à un sprinteur (Groenewegen, Viviani, Ewan), vivez en direct les 194 kilomètres de cette étape autour de Bruxelles.
Premiers tours de roue, première échappée, premier sprint: l'excitation grandit avec le coup d'envoi du Tour de France qui s'élance ce midi à Bruxelles avec une équipe toujours dominante, Ineos (ex-Sky), mais sans favori unique après le forfait de Chris Froome. Qui sera en jaune le 28 juillet au bout des 3480 kilomètres d'un parcours très montagneux ? Qui fêtera de cette manière le centenaire du précieux maillot imaginé dans la France meurtrie par la Grande guerre ? Ils sont une douzaine à espérer,
plus ou moins, prendre la suite au palmarès des Britanniques de l'équipe Sky qui ont confisqué six des sept dernières éditions.
Fin avril, Ineos a pris la suite de Sky. Le nom a changé et les leaders aussi au moins partiellement, puisque Egan Bernal, la grande promesse du cyclisme colombien, a été intronisé coleader avec le tenant du titre, le Gallois Geraint Thomas.
A 22 ans et six mois, le jeune grimpeur andin incarne un possible changement de génération. Mais, depuis la Seconde guerre mondiale, aucun coureur de son âge n'a gagné le Tour de France. Favori ? "C'est trop tôt pour le dire", élude Bernal.
Une partie de la réponse viendra dès jeudi prochain à La Planche des Belles Filles,
la première des cinq arrivées au sommet de ce Tour en très haute altitude.
Le Tour le plus montagneux
Le parcours est le plus montagneux de l'époque récente, confirme à l'AFP le directeur de course Thierry Gouvenou. Les 176 coureurs (dont 33 néophytes), réunis jeudi au briefing, ont été informés du dénivelé positif de l'ensemble: 54100 mètres, un chiffre supérieur de plus de 20% au total de l'année passée.
Avec 5050 mètres pour la seule étape de Valloire (par Vars, Izoard et Galibier), le premier acte de la trilogie alpestre dans la dernière semaine que Romain Bardet, deux fois sur le podium déjà, considère "la plus difficile de ces dernières années".
et au gré des faits de course, les cassures, les chutes, les accidents, que sur les seuls terrains montagneux. Pour exemple, l'édition 2018 dominée par les rouleurs-grimpeurs aux rapports watts/kg proches.
Des quatre premiers de l'an passé, seul le lauréat est présent. Chris Froome (3e), le quadruple vainqueur du Tour accidenté à la mi-juin, a renoncé tout comme le Néerlandais Tom Dumoulin (2e) et le Slovène Primoz Roglic (4e).
"Ce Tour va être vraiment différent, plus ouvert", annonce Eusebio Unzue, patron d'une équipe Movistar à double tête (Quintana, Landa). "Ne rêvez pas", corrige Marc Madiot, son homologue de Groupama-FDJ qui compte sur Thibaut Pinot pour accéder au podium. "La course ne va pas changer, Ineos va continuer à contrôler".
Une cohorte de prétendants
Pour favoriser les rebondissements, les organisateurs ont dessiné un parcours qui cherche à casser les codes. Chaque jour, le profil des étapes diffère. Des sprints sur le plat (Bruxelles dès samedi), en faux-plat (Epernay lundi), de la moyenne montagne ensuite, pour rythmer la première semaine.Un contre-la-montre, le jour du centenaire du maillot jaune, au coeur de la séquence pyrénéenne après la traversée en diagonale de l'Hexagone. Puis le feu d'artifice alpestre.
A force de reconnaissances et de stages, la quasi-totalité des prétendants a cherché à limiter les inconnues, tant pour les pièges de la route que pour les effets de l'altitude. Sans les supprimer totalement, ne serait-ce qu'en raison du facteur
météo.
"S'il y a vent contraire dans les vallées, même une étape aussi dure que celle de Valloire ne fera pas de grandes différences", relève Jakob Fuglsang, le Danois qui s'est imposé comme l'un des hommes forts de la saison.
Fuglsang s'inscrit dans la cohorte des prétendants (avec Kruiswijk, Uran, Quintana, A. Yates, Pinot, Bardet, Porte, D. Martin, Landa, voire Nibali s'il a récupéré de la fatigue du Giro). Derrière Bernal et bien sûr Thomas, qui dit croire en ses
chances.
"Je ne pars pas dans l'inconnu, j'ai prouvé que je pouvais gagner", affirme le Gallois, dont la préparation a été contrariée par une chute au Tour de Suisse. "Je me sens bien et je suis impatient. Maintenant, je veux commencer".