87.000 Grands Electeurs étaient convoqués aux urnes pour élire au suffrage universel indirect les Sénateurs. Peu médiatisée, et pas la plus simple à comprendre, comment se déroule l’élection des "sages" du Parlement ?
Chambre Haute du Parlement, niché au Palais du Luxembourg, le Sénat est le représentant des "collectivités territoriales".
Alors, comme tous les trois ans, il renouvelle sa moitié (172 sièges sur 348). Cette élection se joue à l'échelle du département et cette année, 58 départements sont concernés par l’élection, dont la Vendée et la Sarthe en Pays de la Loire.
Le nombre de sièges, entre 1 et 12, dépend du poids géographique. La Vendée et la Sarthe en possèdent chacun trois.
Ce ne sont pas les citoyens qui votent directement, mais les Grands électeurs. 87.000 élus territoriaux avaient l'obligation de se déplacer aux urnes ce dimanche.
Vidéo : Que font les sénateurs et comment sont-ils élus ?
Historiquement à Droite
Actuellement, présidée par Gérard Larcher, la chambre haute du Parlement est dominée par la Droite et le centre, depuis le début de la Ve République, jusqu'à aujourd'hui. Le Palais du Luxembourg - où il siège - n'a viré à gauche qu'entre 2011 et 2014.
Mais plus de 95 % des Grands Électeurs sont désignés par les conseils municipaux. Il n'est donc pas étonnant que les résultats soient influencés par les dernières élections municipales en mars et en juin.
Cette élection de 2020 pourrait être donc marquée par une percée verte. Une percée, mais sans chamboulements. L'équilibre des forces à la Haute assemblée devrait rester inchangé avec, de nouveau, une majorité à Droite. C'est d'ailleurs pour éviter les "chocs" politiques, comme à l'Assemblée, l'élection ne concerne qu'une moitié, réélue pour six ans.
Certains aimeraient le voir disparaitre
Si trois quarts des textes législatifs de la dernière session parlementaire 2019–2020 été votés conjointement entre les deux chambres du Parlement, le Sénat est une force politique, relativement faible. Puisqu'en cas que désaccord avec l'Assemblée nationale, c'est cette dernière qui a le dernier mot, comme convenu dans la constitution. Le Général de Gaulle avait d'ailleurs déjà essayé de le supprimer en 1969. Visiblement, sans succès.Olivier Duhamel s'amusait à dire sur Europe 1 lors de la dernière élection en 2017 : "Alors il y en a qui diront que ça sert à faire des sénateurs. Ça ne serait pas gentil de dire ça, mais c'est pas complétement faux".
L'une des promesses électorales d'Emmanuel Macron, était de le conserver, mais de réduire le nombre de Sénateurs d'un quart. Les défenseurs de la Haute assemblée, les considèrent, eux, comme des modérateurs de l'Assemblée nationale, sorte de "Sages" modernes de la politique.
Toujours concernant la dernière session parlementaire, plus 50 % des amendements proposés par le Sénat avaient été conservés.