Football. "Être prêt mentalement et physiquement", pour la reprise du championnat, comment s'entraînent les arbitres avant un match ?

Tout comme les joueurs de foot, les arbitres centraux et assistants ont préparé la nouvelle saison. Rencontre avec Arnaud Merré et Louis Flachot, arbitres fédéraux, avant la reprise des différents championnats.

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Des plots multicolores sont disséminés un peu partout sur les terrains de foot de la Ligue régionale. En ce soir de juillet, à Saint-Sébastien-sur-Loire, une bonne heure d'entraînement attend Arnaud Merré, malgré les trente degrés affichés sur le thermomètre. 

"Qu'il fasse chaud ou froid, qu'il vente ou qu'il pleuve… La météo annule rarement un match de foot, donc un arbitre doit apprendre à être opérationnel en toute circonstance", détaille Didier Lefeuvre, le préparateur physique d'Arnaud, pour justifier la tenue d'un entrainement sous ce soleil de plomb.

À partir de ce week-end, l'arbitre de 31 ans sera de retour sur les pelouses de National 1. Arnaud y officie en tant qu'arbitre assistant depuis deux ans. Drapeau à damier en main, il a notamment pour mission de signaler les positions de hors-jeu. "J'ai choisi de me spécialiser en assistant, parce que je pense pouvoir davantage évoluer dans ce rôle-là", souligne le Nantais. 

Entraînement six jours sur sept

Pour préparer la reprise du championnat, Arnaud s'est entrainé chaque semaine, à raison de six jours sur sept, depuis le début du mois de juillet. Un rythme qu'il gardera ensuite tout au long de la saison, en parallèle de sa vie professionnelle en tant que commercial. 

Entre deux exercices, Arnaud le répète : rien ne le destinait à dédier son quotidien à l'arbitrage. D'une part, parce qu'il n'est pas d'un naturel sportif. D'autre part, parce qu'il n'a pas grandi dans une famille amoureuse du foot. 

J'ai été intrigué par l'homme en noir qui courait tout seul au milieu du terrain, je voulais faire comme lui

Arnaud Merré

Arbitre assistant en National 1

"J'ai découvert ce sport grâce à une sortie scolaire en CP, raconte-t-il. Notre maîtresse nous avait emmenés voir un match à la Beaujoire. J'ai été intrigué par l'homme en noir qui courait tout seul au milieu du terrain, je voulais faire comme lui." Pas manqué, Arnaud devient arbitre à ses 13 ans. 

Il a ainsi commencé en district, puis est passé en régional avant de réussir le concours de la Fédération pour officier en National 1… "Et l'appétit vient en mangeant", s'amuse à dire le Nantais, pas encore tout à fait rassasié. Il a le monde professionnel en ligne de mire. "Arnaud est toujours en quête d'ambition", souligne Didier Lefeuvre.

Sauts, sprints, pas chassés et le tout en reproduisant des actions de match... Arnaud enchaine les exercices sous le regard bienveillant de son préparateur physique. "Tous les arbitres s'entrainent pour être prêt mentalement et physiquement lors des matchs, mais on n'est pas nombreux à avoir un accompagnement personnalisé", précise-t-il.

Les 25 000 arbitres français sont effectivement invités à suivre des plans d'entraînement proposés par les districts, les ligues régionales ou la fédération, en fonction du niveau dans lequel ils officient. Mais une fois la liste des exercices reçue, ce n'est pas toujours facile de se motiver tout seul. 

Les arbitres sont des athlètes livrés à eux-mêmes

Didier Lefeuvre

Préparateur physique

"Les arbitres sont des athlètes livrés à eux-mêmes", assure Didier Lefeuvre. Le préparateur physique, issu du monde l'athlétisme, travaille avec Arnaud depuis cinq ans. Il aide l'arbitre à développer son endurance, sa vitesse, son explosivité et sa concentration. 

"Un arbitre assistant court entre cinq et sept kilomètres par match, cela à coup de sprint. Et il doit rester totalement lucide pour repérer la moindre faute de jeu. C'est une fonction passionnante, mais ingrate", détaille Didier Lefeuvre. 

Pour permettre à Arnaud d'être prêt les jours de match, Didier Lefeuvre lui façonne un plan d'entraînement hebdomadaire. Les deux hommes se retrouvent une fois par semaine pour faire un bilan.

L'occasion aussi de faire une préparation physique complète avec un peu de matériel et les conseils immédiats de Didier Lefeuvre. Le reste du temps, Arnaud suit le programme en autonomie. "J'ai encore beaucoup de progrès à faire. Mais, il y a deux ans, les exercices de Didier m'ont aidé à passer de National 2 à National 1", assure l'arbitre.

Un travail d'équipe

Comme les équipes de foot, les arbitres peuvent passer d'un championnat à l'autre selon qu'ils sont promus ou relégués. Lors des matchs, les hommes en noirs sont observés par des membres de la direction nationale de l'arbitrage qui évaluent leur réactivité, leurs interactions avec les équipes et même leur élégance sur le terrain.

À la fin d'une saison, chaque championnat affiche ainsi un classement des arbitres : le premier de la liste officiera dans la division supérieure, le dernier dans la division inférieure. "Pour performer, la forme athlétique est importante ; mais le travail en équipe l'est tout autant", note Arnaud.

Ainsi, Louis Flachot, arbitre centrale en National 2, vient parfois rejoindre Arnaud le temps d'un entrainement. L'occasion pour les deux arbitres de parfaire leur capacité à coopérer. 

Ce jour-là, après une série d'échauffements et d'exercices individuels, Didier Lefeuvre leur propose alors de simuler des actions de match pour travailler leur communication. Arnaud fait donc des va-et-vient, en pas chassés, sur la ligne de touche ; tandis que Louis court au centre du rectangle vert. 

Les assistants nous aident à repérer des fautes que l'on ne voit pas toujours quand on est au centre

Louis Flachot

Arbitre central en National 2

Pour signaler des situations de jeux frauduleuses, Arnaud lève son drapeau bicolore et hurle "faute". Louis réagit aussitôt en sifflant et en assignant des cartons jaunes et rouges à des joueurs imaginaires. "Les assistants nous aident à repérer des fautes que l'on ne voit pas toujours quand on est au centre", souligne l'arbitre central.

Derrière son regard concentré et son air impassible, Louis cache une petite excitation. Cette saison, en plus de la National 2, il sera également quatrième arbitre de Ligue 2. "Je mets un pied dans le monde pro, c'est gratifiant. Mais je vais devoir redoubler d'effort pour garder ma place et continuer à évoluer", admet-il, conscient de la pression qui l'attend. 

Souvent plus loin des championnats de hauts niveaux, les quelque 1 650 autres arbitres des Pays de la Loire se sont aussi préparés à la reprise des championnats. Au bord d'une route, dans un chemin forestier ou bien autour d'un lac ; tous ont entretenu leur forme physique pour être prêt à siffler leur premier coup d'envoi de la saison.

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