Le 12 décembre 1999 le pétrolier Erika se brisait au large de la Bretagne déversant 20 000 tonnes de fioul sur le littoral atlantique. 400 km de plages allaient ensuite être souillées...
15 ans après la catastrophe, nous étions retournés dans la presqu'ile guérandaise. Nous vous proposons notre récit de l'époque, en date du mois de mars 2014.
"Au Croisic, le naufrage de l'Erika ne semble plus qu'un mauvais souvenir... Pourtant en ce jour de Noël 1999, la plage disparaissait sous un épais mazout.
"C'est arrivé dans la nuit vers 3h du matin et on avait du mazout jusque sur les carreaux"
nous racontait Christian Duret, en 2014, 15 ans après le naufrage. En décembre 1999, il travaillait comme maître d'hôtel dans un restaurant côtier.
20 000 tonnes de fioul au total viennent ainsi se coller, par plaques énormes, aux 400 km de littoral avec une intensité particulière sur la presqu'ile guérandaise.
Au terme de 13 ans de procédures judiciaires, la commune du Croisic obtiendra 706 000 euros d'indemnités de l'armateur de l'Erika.
N'empêche, pour Claude Decker, adjoint à l'environnement et développement durable à la mairie du Croisic "c'est une cicatrice qui demeure dans l'esprit des croisicais d'avoir eu leur territoire souillé par un apport de mazout suite à des décisions qui n'ont pas été prises en temps utile"
A quelques kilomètres du Croisic, Mesquer... La commune est l'une des premières à porter plainte contre Total réussissant à faire imposer le principe du pollueur payeur.
Jean-Pierre Bernard, le maire de Mesquer, "Il fallait absolument démontrer la loi pollueur-payeur. Tout le monde se rejetait la responsabilité : le transporteur, l'affrêteur, le propriétaire de la cargaison. Aujourd'hui, c'est le propriétaire de la cargaison qui est responsable du transport du début jusqu'à la fin".
A ce jour le naufrage de l'Erika est le dernier d'une telle ampleur connu en France… Les habitants de la presqu'île guérandaise espèrent ne plus jamais revivre pareille catastrophe."
Vers une nouvelle marée noire ?
Ce mardi 12 mars 2019, le Grande America a sombré à 330 kilomètres de la côte Atlantique. Deux nappes de fioul dérivent actuellement vers la côte Atlantique.
"La première fait 13 kilomètres de long pour 7 kilomètres de large et a un aspect assez compact. La deuxième fait 9 kilomètres de long pour 7 de large et son aspect est assez morcelé", a précisé jeudi après-midi le porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique Riaz Akhoune, ajoutant que les deux nappes sont distantes d'environ 20 km l'une de l'autre.
Les préfectures de Gironde et de Charente-Maritime ont placé leurs services en "phase de pré-alerte", pour anticiper la possible pollution des côtes par cette nappe.