C’était en mars 1980 : au large de Roscoff, le pétrolier Tanio faisait naufrage entraînant la disparition de huit marins et une nouvelle marée noire. Le bateau s’est brisé en deux lors d’une tempête. 44 ans sont passés et pourtant, par intermittence, le pétrole du Tonio continue de fuir. Que se passe-t-il au niveau de l’épave?
Les images rappellent de bien tristes souvenirs à ceux qui ont plus de 50 ans aujourd'hui. Mars 1980 : le pétrolier fait naufrage à 45 km de l'île de Batz et traîne depuis à 80 mètres de profondeur.
Au moment du naufrage, la coque s'était brisée en deux, créant une gigantesque marée noire avec la fuite de 25 000 tonnes d'hydrocarbures. Au total, près de 200 km de côtes avaient été souillés, près de 40 000 oiseaux marins avaient péri.
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Quarante-quatre ans plus tard, il resterait entre 2 et 5 000 tonnes à bord de l'épave. Des hydrocarbures qui s'échappent de temps en temps. L'association Robin des bois appelle au pompage du fuel résiduel puis du renflouement de l'épave.
"Techniquement, il n'y a aucune difficulté, estime Jackie Bonnemains, membre de l'association. Il y a du fuel lourd qui a été pompé à 3 000 m de profondeur dans l'épave du Prestige au large du Portugal en 2002. On va chercher des assiettes à 4 000 m de profondeur dans l'épave du Titanic. La seule difficulté est financière, mais elle peut être résorbée avec la mutualisation des fonds nécessaires".
Techniquement, c'est possible. Il y a du fuel lourd qui a été pompé à 3000m de profondeur dans l'épave du Prestige au large du Portugal en 2002. On va chercher des assiettes à 4000m de profondeur dans l'épave du Titanic. La seule difficulté est financière mais elle peut être résorbée avec la mutualisation des fonds nécessaires.
Jackie Bonnemains, association Robin des bois
Une plaque obturatrice arrachée
La Préfecture maritime de l'Atlantique indique que des opérations de pompage ont déjà lieu tous les deux ans en moyenne. Des travaux de colmatage avaient eu lieu en 2020 et 2021, mais des engins de pêche auraient détérioré les plaques apposées sur la coque, laissant s’échapper de faibles quantités d’hydrocarbure.
L’arrêté n°2021/016 réglementant la pratique de la pêche a pourtant pour but d'assurer la protection de l’épave du pétrolier Tanio "définissant un cercle de rayon de 500 m autour de l’épave pour y interdire les activités de pêche est toujours en vigueur". Pas sûr qu'il soit toujours bien respecté.
En juillet 2024, des marins du Centre expert plongée humaine et intervention sous la mer (CEPHISMER) avaient inspecté l'épave et apposé une nouvelle plaque obturatrice.
Aucune pollution n'a été détectée depuis, selon la Préfecture maritime de l'Atlantique.
Une autre opération de surveillance devrait être menée dans les prochains mois.