L’urbex est une activité illégale, mais de plus en plus pratiquée. Il s’agit d’aller explorer des lieux abandonnés, parfois de nuit, ce qui ajoute une part d’adrénaline et de mystère à l’expédition. En cette veille d’Halloween, nous avons suivi, à la nuit tombée, deux urbexeurs pour comprendre ce qui les motive.
C’est une maison abandonnée, en partie colonisée par la végétation, située au cœur d’un quartier résidentiel. Un trou dans la porte en bois du garage, caché par les ronces, permet d’y pénétrer. Il est 21h. Il fait nuit noire. À l’intérieur, se trouve encore une vieille voiture blanche coupée de marque allemande, avec un paquet de chewing-gum posé sur le siège passager. Le contrôle technique date de 2008.
Vincent et Chloé, caméras et lampes torches à la main, avancent et découvrent des équipements de pêche, un meuble rempli de chaussures d’homme puis, un peu plus loin, des maquettes d’avions avec les pots de peinture dans une boîte en carton.
Accéder à ces lieux de vie abandonnés, c’est le loisir préféré de Vincent et de son amie Chloé. Tous deux pratiquent l’urbex, l’exploration urbaine. Une activité illégale en France*, mais qui connaît de plus en plus d’adeptes.
Trouver des lieux inexplorés
Le bon urbexeur respecte un code de conduite. Il ne fracture pas, ne vole pas, laisse l’endroit comme il l’a trouvé et ne révèle pas sa localisation.
Vincent est de ceux-là. Chef de chantier le jour, papa d’une petite fille, il se mue en explorateur le soir ou le week-end, partout en France, en moyenne une fois par mois.
Son plaisir ? Trouver des lieux inexplorés et filmer la visite pour la partager sur sa chaîne YouTube Monument Men Urbex.
J’adore enquêter sur le lieu, savoir comment les gens vivaient, ce qui a pu se passer, refaire le fil de l’histoire pour la raconter dans mes vidéos
Vincenturbexeur
Dans le cas de cette maison, Vincent évoque "un problème de succession depuis quinze ans".
Un effet de mode qui n’est pas sans danger
Dernièrement, c’est carrément une ancienne discothèque, dans le sud de la France, que Vincent a découverte. "Il y avait encore la piscine à l’intérieur. C’était une exploration exceptionnelle".
Il pratique l’urbex depuis plus de trois ans et regrette "l’effet de mode. Tout le monde n’a pas les mêmes intentions. Certains dégradent et volent. C’est même devenu un business. Des sites vendent des localisations et en deux semaines, le lieu est ravagé. Les endroits devenus "touristiques", moi ce n’est pas mon truc".
Le père de famille ne se déplace jamais seul, par sécurité.
Je ne prends pas de risques inutiles car il y a eu des accidents
Vincenturbexeur
En 2017, un jeune homme de 18 ans, qui avait pris l’habitude de photographier la ville de Lyon vue d’en haut, a fait une chute mortelle. D’autres décès sont survenus à l’étranger. Vincent, lui, poursuit ses explorations, loin de l’agitation, afin de raconter ces lieux figés dans le passé.
*Selon l’article 226-4 du code pénal, l'introduction dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte, hors les cas où la loi le permet, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. (source : legifrance.gouv.fr)
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