Les activités hôtel et restaurant des thermes de Plombières-les-Bains liquidées, "c’est un gâchis phénoménal"

La décision était attendue. Jeudi 28 novembre, le tribunal de commerce de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, a décidé la mise en liquidation judiciaire de la société qui gère l'hôtellerie et la restauration des thermes de Plombières-les-Bains (Vosges). La mesure prendra effet le 8 décembre 2024.

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Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a rendu sa décision jeudi 28 novembre 2024. Il a décidé la mise en liquidation judiciaire de la partie hôtellerie et restauration des thermes de Plombières-les-Bains gérée par la Nouvelle société des résidences Napoléon (NSRN), société du groupe AVEC. Douze personnes vont perdre leur emploi. La mesure prendra effet le 8 décembre 2024. La société des termes est-elle même en redressement judiciaire. Elle emploie 25 personnes.

"On s’en doutait", regrette Bernard Bensaid, PDG du groupe Avec. "On a demandé à ce que la clôture soit au 8 décembre car il y a encore des résidents dans l’hôtel jusqu’à la fin de la saison", dit-il.

De leur côté, les curistes ne cachent pas non plus leur déception. "Depuis que la finance conduit le monde tout va mal. C’est malheureux, parce que les eaux de Plombières sont vraiment très efficaces, je peux en témoigner. Et on n’a pas d’idée de l’avenir", raconte cette curiste croisée dans les rues de Plombières-les-Bains. Elle vient ici depuis 26 ans.

Je suis gravement dégoûtée. C’est honteux, je dirais même scandaleux. La ville aujourd’hui, elle meurt.

Une salariée

"On n'a plus le moral", dit Muriel. "On ne sait pas ce qu’on va faire". Douze personnes travaillent encore ici en contrat à durée indéterminé. "On est dégoûté. C’est un gâchis phénoménal", dit cette salariée du groupe. "Je suis gravement dégoûtée. C’est honteux, je dirais même scandaleux. La ville aujourd’hui, elle meurt. On n’a plus rien".

Incertitude

Toujours selon cette salariée, il y a déjà des appels pour des réservations la saison prochaine, "mais comme nous sommes dans l’incertitude, on ne peut rien leur dire". Elle habite à Plombières et travaille aux thermes depuis 25 ans. "Je ne baisse pas les bras quand même. J’espère qu’on pourra continuer".

Plombières sans la cure, ça ne sera ça ne sera plus Plombières.

Un curiste

Florence Santos est aussi une salariée du groupe. "On n’arrive même pas à terminer la saison correctement. On aurait pu dire stop avant. C’est un vrai gâchis. On avait un patrimoine".

Un peu plus loin, un autre curiste commente cette décision. Il vient ici depuis 2018. Cela fait six ans maintenant. Il vient tous les ans. "Cela fait déjà quelques années qu’on savait qu’il y avait des soucis, et puis le nombre de curistes a beaucoup chuté ces dernières années". Il termine sa cure le 7 décembre prochain. Et l’année prochaine, il ne sait pas encore où il ira. Il habite à Remiremont dans les Vosges, "nous, on veut revenir ici". Il est atteint de la maladie de Crohn. "Plombières sans la cure, ça ne sera plus Plombières", dit-il. 

 

Le groupe Avec avait acheté les thermes en 2010. De son côté, au mois de mars dernier, dans un reportage de France 3 Lorraine, François Vannson, le président du Conseil départemental des Vosges, estimait "que la création d’une société d’économie mixte reste la seule solution". Mais à ce jour, ni la ville, ni la région, ni l'État n'ont donné suite à ce projet.

Pour Bernard Bensaid, la création de cette société d'économie mixte est toujours une option. Ce jeudi, après l'annonce du tribunal de commerce de Bobigny, il s'est dit "très triste". "Je trouve que c’est un gâchis monstrueux. Après près de 14 ans passés dans la ville, le groupe Avec a fait ce qu’il a pu pour sauver ces installations, dans un contexte très compliqué où la relation avec la ville a toujours été compliqué, pour une raison que je ne comprends pas. Bon, le sort est maintenant jeté, on va voir s’il reste un dernier petit espoir sur la partie thermale. On espère qu’il y aura un sursaut collectif pour éviter la catastrophe", poursuit le PDG du groupe Avec.

Cette année, d'après les premiers chiffres communiqués, un peu plus de 800 curistes auront bénéficié de soins. Une moyenne de cent par jour. On reste quand même bien loin des 400 personnes présentes quotidiennement lors des belles saisons. 

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