Hip Opsession Danse 2020 : rencontre avec un activiste hip hop, le Nantais Yliès Zougguari

Né dans le désert mauritanien il y a 24 ans, Yliès Zougguari est aujourd'hui une figure de la culture urbaine à Nantes. À l'occasion de la seizième édition du Hip Opsession, le jeune activiste nous ouvre les portes de son univers, les pieds sur terre, la tête dans la house dance. Rencontre...

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C'est au LU, le Lieu Unique à Nantes, que nous a donné rendez-vous Yliès. Rien d'étonnant, l'endroit est depuis de nombreuses années maintenant le lieu de convergence de tous les danseurs hip hop de la ville. Yliès le fréquente depuis 2012 lorsqu'il s'est mis à la danse, 5 à 6 heures d'entrainement par jour et les battles pour obsession.

La danse ? Ce n'est pourtant pas son truc au départ. Lui est plutôt football. Jusqu'au jour où il se fait renvoyer de son club. Un peu turbulent le garçon. C'est dans la boxe qu'il jette alors son dévolu mais un souffle au cœur lui interdit toute compétition. "Je ne pouvais tout de même pas continuer sans pouvoir me confronter aux autres. Ça m'a totalement démotivé". Alors, Yliès jette l'éponge et s'oriente vers la danse. 

De la boxe à la danse, un sacré grand écart pourrait-on s'imaginer. Pas tant que ça ! "Je suis arrivé à la danse par le break dance et le break dance est assez viril, assez sportif et compétitif. Comme la boxe finalement. J'avais 18 ans quand j'ai commencé, j'étais raide, à priori pas vraiment fait pour ça"

D'entrainement en entrainement, de battle en battle, Yliès gagne en souplesse et surtout en renommée. Aujourd'hui, du haut de ses 24 ans, Yliès est heureux de pouvoir affirmer qu'il vit de sa passion. Grâce aux cours qu'il donne, mais aussi aux battles, aux soirées qu'il organise, à des interventions ici ou là... 

La danse c'est bien mais Yliès n'a pas qu'une flèche à son arc. Entre deux entrainements, deux compétitions, le danseur se fait étudiant, en master 2 finance à l'université de Nantes. "Je ne veux pas devoir courir après les cachets, je ne veux pas que la danse devienne une contrainte, je préfère donc assurer du côté des études, me faire une base solide, avoir de quoi vivre et après continuer à m'épanouir dans ma passion".

Sage précaution. Né dans le désert mauritanien à Nouadhibou, d'une mère malienne et d'un père mauritanien, Yliès a grandi là-bas jusqu'à ses six ans avant de rejoindre Bondy, en région parisienne. Il y reste une dizaine d'années, avant d'être envoyé par ses parents à Nantes. L'adolescent turbulent découvre la vie en province : "Changement d'ambiance, c'était vraiment la campagne par rapport à Paris. Du coup, je me suis recentré sur les études"
Pour Yliès, le hip hop ne s'arrête pas à la danse : "Tu peux prendre ce que tu veux dans la culture hip hop. Moi, elle m'apporte une grande ouverture d'esprit, bien utile dans la vie quotidienne et dans mon domaine professionnel. Grâce à la danse, j'ai pu voyager, j'ai pu découvrir d'autres cultures, d'autres façons de penser. J'ai dû faire une cinquantaine de pays, toute l'Europe, la Russie, la Chine, la Corée, le Japon, le Maroc, la Mauritanie, l'Algérie, le Brésil, les États-Unis où j'ai vécu pendant un an..."

Yliès est membre du collectif HDN, HDN pour House Dance Nantes, un jeu de mot vous l'aurez compris avec ADN.

"Comme la culture hip hop, la culture house a sa propre identité, c'est une culture plus organique que le hip hop. Elle est née aux États-Unis au sein des communautés latino, afro-américaines et WASP (White Anglo-Saxon Protestant, ndlr). La house dance se démarque par l'apport du patrimoine ethnique des danseurs, ici la salsa, ou les danses caribéennes, là les danses africaines, là encore les claquettes, les danses irlandaises... Dans les clubs de New York et Chicago où elle est née dans les années 80, cette danse était une véritable carte d'identité. Tu regardais les danseurs, tu savais d'où ils venaient. D'où le jeu de mot avec ADN". 

Une petite démonstration de la house dance façon Yliès
Yliès ne participe pas cette année à la battle Opsession mais propose deux soirées dans le cadre du festival, toutes les deux au D3 à Nantes le 29 février. La première, de 18h00 à 23h00, offre une initiation à la house dance et au waacking, deux danses nées dans les clubs: 

"L'idée est ici de faire participer le public, de le rendre actif, de le faire danser, comme ça se faisait avant. C'est un format un peu à l'ancienne".

n deuxième partie de soirée, de 23h à 4h du matin, place au hip hop avec une soirée plus classique autour d'un Dj et de danseurs. Entrée libre dans les deux cas...

Dans un monde un peu trop normatif à son goût, Yliès trouve dans la house dance son espace de liberté et de création. Il cherche aujourd'hui un stage pour boucler ses deux années de Master, sur Nantes ou ailleurs, les pieds sur terre, la tête dans la house dance.

Plus d'infos sur le Hip Opsession ici

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information