Les salariés du centre, débordés, ont décidé d'exercer leur droit de retrait.
Dédié à l'accueil de tous les primo-demandeurs d'asile du Maine-et-Loire, dont elle assure aussi le suivi social, cette plateforme, liée à une structure associative locale, fait face depuis trois ans à un flux continu de demandes auxquelles ses salariés estiment "ne plus pouvoir faire face en l'état".
Le centre d'accueil des demandeurs d'asile d'Angers a donc fermé lundi pour une durée indéterminée.
"Nous avons enregistré 17.300 passages entre janvier et juillet et depuis le début de l'été, nous sommes passés de 50 dossiers à gérer par personne à 70, suite à deux départs non remplacés. Parallèlement, nous n'avons plus de solutions d'hébergement à proposer. La pression est devenue trop grande", explique l'un douze des salariés de l'Espace Accueil d'Angers.
Au-delà de la saturation du dispositif, les personnels évoquent notamment "des locaux inadaptés", et le fait que "la plate-forme se substitue à un accueil de jour, inexistant sur Angers pour les familles".
La salariés dénoncent "l'insécurité grandissante" générée par la situation, le "flux de demandeurs d'asile croissant et devenant dangereux, créant une pression de plus en plus importante, des tensions entre les usagers et envers l'ensemble des professionnels.
En 2009 déjà, associations, collectifs de soutien et élus avaient tapé du poing sur la table face à la saturation du dispositif départemental d'accueil et auxrisques engendrés par les squats où dormaient de nombreux demandeurs d'asile sans hébergement. L'Etat avait alors engagé des moyens supplémentaires.
Mais "la situation est redevenue très tendue. Les arrivées de demandeurs d'asile restent à un niveau élevé, près de 670 depuis le début de l'année. Nous avons atteint un seuil difficile à vivre pour toutes les structures d'accueil", reconnaît Rose-Marie Véron, adjointe à la solidarité de la ville.