Les syndicats de Technicolor appellent à la mobilisation le 24 avril.
L'intersyndicale de Technicolor a appelé mardi à une nouvelle mobilisation dessalariés le 24 avril à Rennes pour défendre l'emploi dans le groupe, qui ne cesse de réduire ses effectifs en France, et notamment sur le site d'Angers où l'avenir de quelque 330 salariés est incertain.
"La direction a une logique purement comptable et avance des coûts de production forcément plus élevés qu'en Asie ou en Tunisie" pour justifier son projet de se séparer de cette dernière unité de production de décodeurs en France, a déclaré Guillaume Trichard, porte-parole de l'intersyndicale CFDT-CFE/CGC-CGT-Sud-Unsa.
Un marché stagnant
Michel Vaquin, responsable de Technicolor France, a invoqué plusieurs raisons à cette "décision d'arrêter la fabrication de décodeurs dans l'usine d'Angers", notamment "la suppression du droit de douanes de 14% qui protège la fabrication de décodeurs sur le marché européen".
"Il y a aussi la stagnation du marché européen aggravée par la décision de France Télécom, en septembre, de mettre fin à un gros contrat" de fourniture de décodeurs, a-t-il expliqué.
La reconversion de l'usine
Avec l'arrivée de Free sur le marché mobile, les opérateurs subissent "une pression très forte sur leurs marges", selon M. Vaquin, et "cherchent pour tout achat d'équipements des prix plus compétitifs, en se tournant vers des pays low cost". D'où la décision de Technicolor de se concentrer exclusivement sur l'usine de fabrication de décodeurs de Manaus au Brésil, où le marché est "en plein développement et la protection douanière importante", a ajouté M. Vaquin. "On va préparer la reconversion de l'usine avec comme objectif de pérenniser le maximum d'emplois sur les 330 actuels dans le bassin d'emploi d'Angers", a-t-il assuré.
Un mandataire social - le directeur du site d'Angers - a été désigné depuis fin février pour chercher des solutions et "des discussions sur cinq dossiers sont en cours", selon le porte-parole de l'intersyndicale. "Cinq pistes" sont à l'étude, a confirmé M. Vaquin et "l'objectif est que cela aboutisse pour l'été", probablement en juillet.
Un plan de réduction des effectifs
De précédentes mobilisations ont eu lieu à Angers en mars et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), où se trouve le siège de Technicolor France, le 3 avril.
"Dans les jours qui viennent, nous allons lancer avec des syndicalistes de tout le secteur des télécoms un appel en faveur de l'organisation d'assises de la filière télécoms, qui voit partir ses cols bleus mais aussi désormais ses cols blancs ", indique Guillaume Trichard.
Technicolor a lancé fin 2011 un plan de réduction de ses effectifs en Europe avec 600 suppressions de postes, dont 125 en France: 44 à Rennes et le reste à Issy-les Moulineaux.
De Thomson à Technicolor
"Nous avons entamé des discussions sur un plan de départs volontaires", a expliqué le porte-parole de l'intersyndicale. Technicolor France (ex-Thomson) emploie aujourd'hui quelque 1.900 salariés. Angers est le dernier site de production situé dans l'Hexagone contre une dizaine au début des années 2000.
Premier fabricant français de téléviseurs dans les années 1990, la société, qui compte 17.000 salariés dans le monde, s'est réorientée vers les services créateurs de contenu pour le cinéma et la télévision, autour de la marque Technicolor rachetée fin 2000.