EDF serait retenu avec Alstom pour construire 3 des 5 futurs parcs éoliens français en mer
eLe suspense demeure sur le verdict de l'appel d'offres pour l'installation de centaines d'éoliennes au large des côtes françaises, dont le tandem EDF-Alstom devrait décrocher trois sites sur cinq selon des informations du Figaro que le gouvernement n'a pas voulu confirmer.
Le gouvernement doit choisir les lauréats de ce projet géant lancé l'an dernier, qui doit générer environ 10 milliards d'euros d'investissements industriels et faire éclore une nouvelle filière, avec la création de 10.000 emplois à la clé.
La décision devait être annoncée au plus tard aujourd'hui vendredi.
Le choix doit être communiqué aujourd'hui
Dix dossiers ont été déposés pour les cinq sites allant de la Seine-Maritime à la Loire-Atlantique, par des consortiums montés par EDF, son compatriote et rival GDF Suez et l'espagnol Iberdrola.
Le Figaro a annoncé jeudi soir sur son site internet que le consortium mené par EDF et Alstom était "le grand gagnant" et avait remporté trois des cinq lots en compétition: Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine Maritime).
Toujours selon Le Figaro.fr, un quatrième champ, celui de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) est attribué à l'énergéticien espagnol Iberdrola associé au français Areva.
Quant au cinquième site, Le Tréport (Seine-Maritime), pour lequel un consortium mené par GDF Suez est seul en lice, l'appel d'offres y a été déclaré infructueux,
selon la même source.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Industrie, EDF et Areva n'ont fait jeudi soir "aucun commentaire" sur ces informations.
Le ministère avait auparavant confirmé que le choix du gouvernement devrait être communiqué au plus tard ce vendredi.
Une annonce "politique"
Selon le site d'information en ligne La Tribune.fr, c'est Nicolas Sarkozy qui "finalement", "a décidé d'annoncer lui-même vendredi 6 avril la décision du gouvernement". En début de semaine, Les Echos avaient fait état d'une recommandation de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) favorable à l'octroi de quatre sites au consortium mené par EDF, et à un report pour le site du Tréport.
L'avis du régulateur n'est cependant que consultatif et le gouvernement devait mener sa propre analyse des offres en fonction d'une batterie de critères, qui vont du prix de l'électricité produite aux impacts industriels et environnementaux.
Des usines et des emplois
Chacun des consortiums en compétition a fait assaut de promesses de créations d'emplois et d'usines à condition d'obtenir plusieurs sites. Au ministère de l'Industrie, on récusait par avance jeudi tout soupçon de favoritisme à l'égard de tel ou tel groupe.
L'éventualité de voir EDF et Alstom se tailler la part du lion a suscité ces derniers jours des craintes chez les employés d'Areva, fournisseur d'éoliennes de GDF Suez et Iberdrola, et qui voit dans cet appel d'offres une occasion rêvée de conforter ses ambitions dans les énergies renouvelables. "Je m'inquiète de la tournure que semblent prendre les événements. On a l'impression que les cartes sont déjà presque distribuées en faveur du consortium EDF/Alstom", a confié Gérard Melet, syndicaliste CGT et représentant du personnel au conseil de surveillance d'Areva.
La course au mégawatts
Areva a mis en avant son retour sur expérience. Son éolienne M5000 (5 mégawatts), actuellement fabriquée en Allemagne, fonctionne depuis plusieurs années, alors que l'Haliade 150 d'Alstom est en attente de certification.
EDF et Alstom jugent au contraire peu surprenant que leurs offres soient données gagnantes. Une source proche des groupes a estimé que "la qualité environnementale et technique des projets, et la supériorité technologique d'Alstom avec sa turbine de 6 mégawatts" feront la différence.