Le père d'accueil de Laëtitia Perrais mis en examen et écroué pour agression sexuelle par personne ayant autorité
Le père d'accueil mis en examen pour viol
Un choc de plus dans l'affaire Laëtitia, c'est la soeur jumelle, Jessica, qui affirme avoir fait l'objet de viols de la part de leur père d'accueil. Gilles Patron a été incarcéré pour agressions sexuelles et viols par personne ayant autorité.
Gilles Patron a été déféré au Parquet de Nantes après une garde à vue de 48 heures à la gendarmerie de Saint-Nazaire. Cette décision fait suite au témoignage d'une amie de Jessica Perrais, la soeur jumelle de Laëtitia, dont le corps avait été retrouvé démembré par son assassin, dans plusieurs étangs de la région.
Gilles Patron vient d'être mis en examen et placé en détention provisoire pour agressions sexuelles et viols par personne ayant autorité sur Jessica Perrais. Il aurait reconnu une partie de faits reprochés durant la garde à vue.
Une image exemplaire
Sept mois après le "drame de Pornic", le meurtre de Laetitia Perrais, 18 ans, en janvier, des soupçons d'agressions sexuelles et de viols sur sa soeur Jessica sont venus entacher l'image jusque-là exemplaire de la famille d'accueil où elle vivait depuis ses 12 ans.
M. Patron fait en outre l'objet de mises en examen pour "agression sexuelle" sur deux autres jeunes filles, pour des faits commis en 2010 et 2011, selon son avocat Me Pascal Rouiller.
La soeur jumelle de Laetitia, Jessica, aujourd'hui âgée de 19 ans et résidant toujours chez M. et Mme Patron, a indiqué avoir eu des relations sexuelles contraintes avec Gilles Patron depuis "au moins ses 16 ans", indique-t-on de source judiciaire. Ce dernier aurait reconnu les faits en garde à vue, mais seulement à partir des 18 ans de la jeune fille et de manière consentie.
A la suite de plaintes déposées début août par deux jeunes filles pour des gestes déplacés de M. Patron alors qu'elle étaient venues chez lui voir Jessica, cette dernière a été entendue par les gendarmes et c'est à cette occasion qu'elle a dénoncé les faits de viols et agressions sexuelles.
M. Patron a été placé en garde à vue le 15 août où il est demeuré pendant 48H00, a précisé Me Rouiller. Ce dernier fait appel du placement en détention de son client mais cet appel n'est pas suspensif.
La disparition de Laëtitia
Le 18 janvier 2010, Laëtitia, alors âgée de 18 ans, avait disparu après la fin de son service dans un restaurant de La Bernerie-en-Retz. Le principal suspect Tony Meilhon, a été mis en examen pour son meurtre le 22 janvier mais de longues recherches avaient été nécessaires pour retrouver l'intégralité du corps de Laetitia, démembré.
Sa tête, ses bras et ses jambes avaient été trouvés dans un étang près de Saint-Nazaire le 1er février et son buste retrouvé plus tard, le 9 avril, dans un autre étang près de Nantes. L'autopsie a montré qu'elle avait subi un véritable suplice.
Laetitia été inhumée à la Bernerie-en-Retz, la commune située près du domicile de sa famille d'accueil, le 25 juin.
Reçu à l'Elysée
Gilles Patron s'était exprimé à plusieurs reprises dans les médias, demandant avec insistance la création de "fichiers des délinquants sexuels" et la mise en place en place de "surveillances réelles, efficaces" pour ces délinquants.
Il a été reçu à deux reprises à l'Elysée par Nicolas Sarkozy en personne. Peu de temps après le premier rendez-vous, le président avait promis des "sanctions" pour les "fautes" et "dysfonctionnements" ayant permis, selon lui, la remise en liberté sans suivi de Tony Meilhon, délinquant multirécidiviste. Leur père biologique Franck Perrais, n'avait pas obtenu de rencontrer Nicolas Sarkozy à l'instar de la famille Patron ; il n'avait été reçu que par un conseiller de l'Elysée.
Laetitia et Jessica Perrais, retirées de leur famille biologique à l'âge de 8 ans pour être placées en foyer, ont été confiées à l'âge de 12 ans à la famille Patron, agréée comme famille d'accueil par le conseil général de Loire-Atlantique.
Un mouvement inédit
La mise en cause de la justice par M. Sarkozy avait déclenché un mouvement de
protestation inédit du monde judiciaire. Le tribunal de Nantes, puis la majeure partie des tribunaux, avaient choisi de reporter leurs audiences non urgente pendant une semaine pour dénoncer leur manque de moyens.