Jocko Besné, le géniteur star de la race prim'holstein, est mort il y a quelques jours en Loire-Atlantique
Le taureau Jocko Besne, géniteur star de la race bovine prim'holstein et gloire mondiale de l'élevage, est mort le 7 mars à Blain, en Loire-Atlantique, après avoir engendré des centaines de milliers de vaches laitières à travers le monde, a annoncé ce mardi l'union de coopératives Créavia.
"C'était la star de l'élevage français et l'une des dernières stars de l'élevage mondial", a commenté un porte-parole de Créavia, David Leguyader, qui a précisé que la dépouille du taureau avait été envoyée au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
"Il a été l'un des cinq taureaux dont les caractéristiques ont littéralement fait la race prim'holstein", la première race laitière au monde, a souligné le porte-parole du groupe Créavia, qui élevait l'animal.
Entre 300 000 et 400 000 "filles"
Né en 1994 dans une ferme du Morbihan, Jocko Besne a produit au cours de son existence plus de 1,7 million de paillettes, qui ont été exportées dans une soixantaine de pays, selon Créavia.
"Il a eu entre 300 et 400.000 "filles" dans le monde, dont 161.888 sont dûment attestées", a indiqué M. Leguyader, relevant que les contrôles étaient lacunaires dans plusieurs grands pays importateurs, comme les Etats-Unis et l'Inde.
Les descendants mâles ne sont pas comptabilisés pour cette race laitière.
Troisième plus grand géniteur de l'histoire du prim'holstein, Jocko Besne était aussi son dernier grand archétype à l'ancienne.
Record mondial de longévité
Jocko Besné a battu un record de longévité, comme l'expliquait en 2009 Vincent Rétif, le Président de la commission Prim'Holstein Créavia : "Jocko, il est au dessus de tous les autres, un phénonmène, une légende, un champion. Avec lui, on parle de record, en France, en Europe, et dans le monde entier. L’exploit est bien plus génétique que physiologique. En effet la dure loi du métier de taureau reproducteur les amène à terminer leur carrière à l’abattoir dès que leur génétique cesse d’être attractive ce qui se produit généralement entre 8 et 10 ans d’âge pour les tous meilleurs taureaux ce qui limite le nombre de doses produites."
Jocko Besné, lui, a produit des "doses" jusqu'à l'âge de 17 ans !
"Avec sa disparition, une page se tourne.Désormais, les reproducteurs sont sélectionnés à la naissance à partir de tests ADN, alors qu'à l'époque, il fallait attendre six ans et demi pour voir ce que valaient leurs filles. Il fallait élever 1.000 taureaux pour en mettre 20 au catalogue", a précisé M. Leguyader.
Au total, Jocko Besne aura généré un chiffre d'affaires de "10 à 15 millions d'euros" avec sa semence, selon Créavia.
Il est mort dans son étable
Le taureau, qui avait été mis à la retraite il y a un an, a eu le rare privilège de décéder de mort naturelle dans son étable à Blain (Loire-Atlantique).
"En raison de tout ce qu'il a apporté à la coopérative et au monde de l'élevage, il n'y a pas eu de note d'abattage", a confié M. Leguyader.
En France, pas moins de 23.370 élevages comptent des "filles" de Jocko Besne, selon Créavia, qui se présente comme le leader français de la sélection et de la reproduction en races bovines, caprines et équines.