L'Aiguillon / Mer, un mytiliculteur en difficulté

Dans la famille de Yann Aujard on se débrouille tout seul, deux ans après la tempête l'entreprise prend l'eau

C'est une question de principe, faire face et ne rien demander à personne. Alors chez les Aujard, après le passage de la tempête Xynthia, on a quand même fait un dossier de demande d'indemnisation aux Affaires Maritimes. Parce que là, tout avait été perdu. Deux ans plus tard, les difficultés s'accumulent.

Quand le jour s'est levé après le passage de la tempête, le bateau de travail avait été mis à la côte. Très abîmé. Le radar était perdu. Perdus aussi les bouchots tous neufs, prêts à être posés sur les lieux de culture. Déplacés par le flot et dispersés, pelés, sans écorce, impossibles à recycler. Quand ils n'étaient pas déjà tronçonnés par les gens des environs pour en faire du bois de chauffage !

Au total, 147 000 euros de dégâts sur la base des factures réglées. "Et Hors Taxes," précise madame Aujard la maman de Yann.

Plus de revenus et deux salariés à payer

De plus il fallait continuer de payer les deux salariés, sans parler de l'absence de revenu personnel. Alors deux ans plus tard, les Aujard sont au bout du rouleau. Les affaires maritimes ne les ont pas vraiment soutenus. Leur dossier déposé auprès du Fisac (Fond d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce) prévoyait une indemnisation à hauteur de 28 000 euros. Mais après aquittement des fonds par le bénéficiaire. Le temps de rassembler l'argent, les délais ont été dépassés. Bilan : rien !

L'assureur familial a bien accepté de prendre en compte le remplacement du véhicule, mais seulement sur la valeur vénale, et sans tenir compte des aménagements spécifiques anticorrosion. Et le compte n'y est pas. Là non plus.

Peu d'aides pour les entreprises

Alors la famille Aujard est allée taper à la porte de conseil général et à celle de la région. Il a fallu remonter un nouveau dossier. La région des Pays-de-la-Loire devrait si tout va bien, les aider à hauteur de 12 000 euros. Toujours ça de pris.

A L'Aiguillon-sur-Mer, du côté des Bouchots de la Belle Henriette, on est heureux de voir que les particuliers ont été correctement indemnisés par les différents systèmes de solidarité. Mais que les petites entreprises... restent les grands oubliées.

Le tour des guichets

Il faut trois ans pour mettre des bouchots en production. Trois ans durant lesquels on ne gagne rien. Trois ans durant lesquels il faut batailler avec le banquier qui devient de moins en moins patient.

Alors la famille Aujard regrette de ne pas avoir fait comme tout le monde. Dès le coup de vent passé, être allée faire le tour des guichets, de la Fondation de France aux associations locales. Pour quémander. Comme l'ont fait beaucoup d'autres. Qui ne s'en sont pas forcément vantés.

Fatigués, au bord du dépôt de bilan

12 000 euros de la région, c'est toujours bon à prendre, comme les 7000 euros de la DTAM (Direction des Territoires de l'Alimentation et de la Mer) au titre des pertes d'exploitation. Pour le reste... il faudra travailler encore, en espérant que les éléments ne viennent pas encore une fois perturber une entreprise fragile. Pour ne pas dire au bord du dépôt de bilan.

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