Deux semaines après la démission de leur président, les professionnels de l'urgence sociale sont en grève
Nantes (44) : Le SAMU Social dort dehors (extrait)
Les travailleurs de l'urgence sociale se sont mobilisés dans de nombreuses villes ce mardi. A Nantes, ils ont passé la nuit devant la préfecture. (Images sans commentaires extraites du reportage)
L'appel à la grève et à manifester dans toute la France ce mardi été adresé aux personnels
du numéro d'urgence 115 et aux équipes mobiles des associations qui vont à la rencontre
des SDF. A Nantes, les travailleurs de l'urgence sociale ont passé la nuit devant la préfecture (voir notre reportage complet).
Les salariés du Samu Social souhaitent dénoncer les restrictions budgétaires décidées par l'Etat et la méthode du gouvernement pour réformer le secteur.
Ce mouvement a été lancé par la Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale, soutenue par la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).
Les professionnels réclament de l'argent, alors que l'Etat a annoncé en mai une réduction des moyens alloués en 2011 à l'hébergement des personnes sans abri.
Places d'hébergement supprimées, Samu social et numéro 115 saturés, familles réfugiées aux urgences des hôpitaux, démission du président fondateur du Samu social Xavier Emmanuelli dénonçant le 19 juillet une situation budgétaire "plus gérable": la crise qui minait déjà lesecteur s'aggrave, selon les associations.
"Les services d'urgence sont amenés à trier les personnes sans abri, à refuserd'accueillir des familles et à réduire leurs services. Ces contraintes placentles travailleurs sociaux dans des contradictions insupportables", souligne la Fnars.
Les restrictions budgétaires sont réalisées sur fond de réorientation de la politiquedu gouvernement autour du concept du "Logement d'abord": donner la priorité à unaccès de long terme des personnes sans domicile à un véritable logement, sans passer par la case de l'hébergement d'urgence, très coûteux.
Mais les associations estiment que le gouvernement "met la charrue avant les boeufs" en commençant à réduire le nombre de places en hébergement sans que suffisamment de logements soient disponibles.
Le secrétariat d'Etat au Logement répond qu'il existe 115.000 places d'hébergement
d'urgence dans toute la France, et que si 4.500 doivent disparaître d'ici la fin 2011, 4.500 nouvelles seront dans le même temps créées dans des logements, doublant ainsi leur nombre.