Le tribunal de Nanterre a pris la décision de reporter le procès des laboratoires Servier et de leur patron.
A l'ouverture du procès la semaine dernière, les avocats des Laboratoires avaient notamment expliqué que le groupe pharmaceutique et son patron Jacques Servier, 90 ans, ne pouvaient être jugés pour des faits pour lesquels ils sont également mis en examen par des juges d'instruction de Paris.
La date d'une reprise de ce procès pourrait être fixée lors d'une audience de procédure prévue le 14 décembre. La présidente de la 15e chambre du tribunal Isabelle Prévost-Desprez a jugé "sérieuse" la question de droit soulevée par la défense des Laboratoires Servier qui contestent la possibilité de les juger, ainsi que leur fondateur Jacques Servier, à Nanterre alors qu'ils sont parallèlement mis en examen pour les mêmes faits de tromperie aggravée à Paris.
En effet, on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits.
Dans ce procès, plus de 350 personnes demandaient réparation à l'entreprise et à son fondateur Jacques Servier, 90 ans, devant le tribunal correctionnel, sans attendre l'instruction menée au pôle santé du parquet de Paris sur les mêmes faits.
Plusieurs associations de victimes ont vu le jour en France. L'Association des Victimes du Médiator, dont le président réside en Vendée, gère, depuis sa création 700 dossiers.
Situation singulière, quelque 600 parties civiles ont misé sur une citation directe pour tromperie aggravée afin d'obtenir rapidement réparation, sans attendre la fin de l'instruction menée au pôle Santé de Paris. Dans le cadre de cette information judiciaire, Jacques Servier et six sociétés du groupe ont été mis en examen en septembre notamment pour tromperie et escroquerie.
Commentant la stratégie procédurale adoptée par Servier, Me Martine Verdier, avocate de l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) avait dénoncé une volonté de "gagner du temps et botter en touche pour éviter de s'exprimer sur le fond!"
Les plaignants reprochent à Servier de les avoir délibérément trompés sur la composition du Mediator en ne les informant pas de "la nature anorexigène" de son principe actif, le Benfluorex, alors que ce dernier diffuserait dans l'organisme une substance toxique.
Médiator, ouverture du procès par France3PaysdelaLoire
Le Mediator, largement détourné comme coupe-faim durant sa commercialisation de 1976 à 2009, est soupçonné d'avoir causé au moins 500 morts en 30 ans voire 1.320 à 2.000 selon d'autres estimations.