A Nantes (Loire-Atlantique), ils entament leur troisième semaine de grève pour protester contre le projet d'aéroport.
Deux agriculteurs ont entamé mercredi à Nantes leur troisième semaine de grève de la faim pour demander un moratoire sur les expropriations dont ils font l'objet dans le cadre du projet du futur aéroport international qui doit être construit à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes (Loire-Atlantique).
Marcel Thébault, 54 ans, exploitant agricole sur les terres du futur aéroport, et Michel Tarin, 64 ans, agriculteur en retraite, propriétaire en cours d'expropriation et militant historique de combats comme le Larzac, ont arrêté de s'alimenter le 11 avril.
Ils sont alités une grande partie du temps, ayant perdu plus d'une dizaine de kilos chacun,sous une tente dans un square, au centre de Nantes, entourés de militants, d'un tracteurs, de caravane et de quelques moutons.
Une conseillère générale Parti de Gauche, Françoise Verchère, qui avait rejoint leur mouvement le 18 avril, a passé mercredi le relais à un ancien conseiller général Europe Ecologie - Les Verts (EELV), Gilles Denigot. Une "boulangère paysanne", Séverine Durand, 34 ans, opposante à l'aéroport, a également rejoint le mouvement, ce qui porte à quatre le nombre de grévistes de la faim.
Ces opposants demandent la suspension des procédures d'expropriation - entamées depuis début 2012 à l'encontre de 85 propriétaires et onze exploitants agricoles - dans l'attente de l'issue des nombreux recours en justice déposés par les opposants contre la réalisation de ce nouvel aéroport.
Visionnez le reportage sur la visite de José Bové aux grévistes de la faim :
Avec le soutien de José Bové
Venu mercredi soir les soutenir et passer la nuit avec eux, le député européen (EELV) José Bové a raconté qu'il avait rencontré des gens de Notre-Dame-des-Landes en 1974 au Larzac. "Les histoires de Notre-Dame-des-Landes et du Larzac sont intimement liées parce qu'elles se ressemblent (...) C'est le même combat: la défense de la terre, de la dignité", a-t-il ajouté.
Dans un courrier commun mercredi, les trois principaux dirigeants socialistes locaux - le député maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, le président du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette, et le président du conseil général de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet - ont exprimé leur "respect" face à la "détermination" de ces opposants. Mais ils ont souligné qu'en "droit, la période du débat sur l'opportunité du transfert de cet équipement est close".