Au 13ème jour de leur grève de la faim, les anti-aéroport sont alités sur des lits pliants à Nantes
Deux agriculteurs sont entrés lundi dans leur 13e journée de grève de la faim contre le projet d'aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes, allongés sur des lits pliants sous une tente dressée dans le centre-ville de Nantes.
Marcel Thébault, 54 ans, exploitant agricole et Michel Tarin, 64 ans, agriculteur en retraite, ont arrêté de se nourrir le 11 avril. Ils ont perdu respectivement douze et onze kilos, ont-ils déclaré lors d'un point de presse lundi. La conseillère générale, Parti de gauche, Françoise Verchère, qui a rejoint leur mouvement le 18 avril, a pour sa part annoncé la perte de six kilos.
Tous trois sont désormais étendus sur des lits pliants sous une tente plantée dans un square du centre de Nantes et sont vus quotidiennement par des médecins. "On peut encore marcher mais on risque de tomber: je me suis évanouie une fois, pas envie de recommencer", a raconté Mme Verchère.
Les agriculteurs, dont les propriétés sont situées sur le futur site, ont commencé leur mouvement après avoir reçu un avis d'expropriation. Ils demandent la suspension de la procédure dans l'attente de l'issue de recours en justice contre la déclaration d'utilité publique de l'aéroport, attribué au groupe Vinci.
L'aéroport doit être construit d'ici à 2017 à Notre-Dame-des-Landes, à 30 km au nord de Nantes. Le projet, validé par l'Etat, est soutenu par le PS, qui domine les collectivités locales concernées, et par l'UMP. Il est contesté notamment par Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de Gauche et le Modem, ainsi que par de nombreuses associations locales et la Confédération paysanne.
"Les deux candidats qualifiés pour le 2e tour de la présidentielle sont pour l'aéroport", a admis Mme Verchère, "eh bien aucun meeting (qu'ils organiseront) ne se fera sans qu'il y ait rappel de notre lutte", a-t-elle prévenu.
Des opposants ont annoncé leur intention d'interpeller lundi après-midi le candidat socialiste François Hollande lors de son meeting à Lorient (Morbihan).
La procédure d'expropriation des propriétaires et des exploitants situés sur la concession de 1.600 hectares attribuée au groupe Vinci a démarré en janvier 2012.