Le groupe se dit "touché", mais le directeur du projet d'aéroport a néanmoins déclaré que le projet irait à son terme
Le groupe Vinci, concessionnaire du futur aéroport de Notre Dame des Landes près de Nantes (Loire-Atlantique), est "touché" par la grève de la faim entamée le 11 avril contre ce projet mais a réaffirmé sa détermination de le mener à terme, mercredi lors d'un point presse à l'aéroport de Nantes (Loire-Atlantique).
"Nous sommes touchés par une telle action, grave, un peu extrême", a déclaré le directeur du projet de futur aéroport pour Vinci, Eric Delobel. "Nous ne trouvons pas cette démarche justifiée car nous avons toujours été, et sommes toujours, dans une démarche d'ouverture et de dialogue vis-à-vis des 193 propriétaires et des 40 exploitants touchés par le projet, dont 85% ont accepté nos offres amiables", a-t-il ajouté.
"L'aéroport se fera", a-t-il néanmoins ajouté.
"Nous agissons pour le compte de l'Etat qui nous a accordé la concession. C'est aussi à l'Etat et à nos partenaires des collectivités locales de prendre position", a-t-il ajouté, en soulignant que l'expropriation relevait de la justice et qu'il n'était pas du ressort de Vinci d'en suspendre l'exécution, ce que demandent les grévistes de la faim.
Trois opposants en grève de la faim
Deux opposants au projet, Marcel Thébault, 54 ans, exploitant agricole et Michel Tarin, 64 ans, agriculteur en retraite, ont arrêté de s'alimenter le 11 avril pour protester contre la procédure d'expropriation dont il font l'objet. La conseillère générale Parti de Gauche Françoise Verchère a rejoint leur mouvement le 18 avril. Tous trois sont depuis lundi alités la plupart du temps, affaiblis par d'importantes pertes de poids.
Ils réclament la suspension des procédures d'expropriation dans l'attente de l'issue des nombreux recours en justice déposés contre la réalisation du projet par les opposants.
Le projet de Notre-Dame-des-Landes, à 30km au nord de Nantes, validé par l'Etat, est soutenu par le PS, qui domine les collectivités locales concernées, et aussi par l'UMP. Il est contesté notamment par Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de Gauche et le MoDem, ainsi que par de nombreuses associations locales et la Confédération paysanne.