Loïc sécher espère l'aquittement à l'issue de ce nouveau procès devant la cour d'assises d'appel de Paris
Témoignage de Loïc Sécher avant son procès
Loïc Sécher sera devant la cour d'assises de Paris la semaine prochaine... Avant il se confie.
Le procès en révision de Loïc Sécher, un ancien ouvrier agricole de Loire-Atlantique condamné en 2003 pour le viol d'une adolescente qui s'était ensuite rétractée, s'est ouvert ce lundi matin devant la cour d'assises d'appel de Paris.
"Je suis serein, je suis en paix avec moi-même", a déclaré à la presse Loïc Sécher, 50 ans, avant d'entrer dans la salle d'audience, aux côtés de ses avocats, Mes Eric Dupond-Moretti et François Canonica. "J'attends de la justice qu'elle reconnaisse mon innocence, j'attends un acquittement", a-t-il ajouté.
Loïc Sécher, né le "18/10/60", de Joseph et Marie-Louise, actuellement "à la recherche
d'un emploi", a-t-il ensuite déclaré à la présidente, Nadia Ajjan, qui l'interrogeait sur son identité, avant de commencer à procéder à l'appel des jurés. Me Dupond-Moretti a quant à lui estimé devant les journalistes "qu'on aurait pu faire l'économie" de ce nouveau procès. "La justice a parfois du mal à reconnaître ses erreurs", a ajouté le célèbre pénaliste lillois.
Loïc Sécher a vu sa condamnation à 16 ans de réclusion annulée en avril 2010 par
la Cour de révision.
Originaire de la Chapelle-Saint-Sauveur, un village de 700 habitants, il avait été accusé fin 2000 de viols et agressions sexuelles par Emilie, une adolescente alors âgée de 14 ans, très fragile psychologiquement. Huit ans plus tard, elle écrivait une lettre pour dire qu'elle avait menti, que Loïc Sécher ne lui avait rien fait. Loïc Sécher affirme ne pas en vouloir à Emilie, considérant que c'est "l'institution judiciaire" qui est responsable dans cette affaire.
Du fait de la fragilité de sa cliente, l'avocate d'Emilie, Me Cécile de Oliveira, comptait demander le huis clos dès le début de l'audience. Mais la cour devrait opter pour des débats publics, sauf pour l'audition de la jeune femme. Après le tirage au sort des 12 jurés, qui vont siéger aux côtés de trois magistrats professionnels, la cour devrait rapidement entamer l'examen de la personnalité de l'accusé.
L'étude des faits devrait commencer lundi après-midi et durer jusqu'à jeudi, avec l'audition prévue d'une vingtaine de témoins et de six experts. Le verdict sera prononcé vendredi, après les plaidoiries de la défense. Devant la Cour de révision, l'avocat général avait estimé qu'un troisième procès n'était pas nécessaire, la vérité étant, selon lui, "à jamais morte". Mais la Cour a jugé qu'il subsistait assez d'éléments pour ne pas annuler purement et simplement la procédure: les confidences d'Emilie à ses professeurs, son changement brutal d'attitude à l'époque des faits, la crédibilité accordée par les experts
à ses déclarations, son journal intime...
Le comité de soutien à Loïc Sécher, dont le président et le porte-parole, Maurice Thareau et Jean-Pierre Chesné, étaient présents à l'audience lundi, espère que ce nouveau procès examinera des faits mis au jour par l'enquête en révision et susceptibles d'expliquer le mal-être d'Emilie, à savoir "ce qui se passait alors au collège entre (l'adolescente) et quelques-uns de ses camarades".
En matière criminelle, Loïc Sécher est depuis 1945 le septième condamné à avoir obtenu une révision de son procès. Les six autres, parmi lesquels Patrick Dils, Guy Mauvillain, Roland Agret, ont tous fini par arracher l'acquittement.