Syndicats et gauche d'un côté, UMP de l'autre, FN qui célèbre Jeanne d'Arc. Cette année, le 1er mai est très politisé
Le 1er mai s'annonce très politique, dans une ambiance électrique, à cinq jours de la présidentielle: les syndicats seront dans la rue contre la "provocation" de Nicolas Sarkozy qui rassemble ses partisans à Trocadéro (Paris) pour une "vraie fête" du travail, tandis que Marine Le Pen conduira son rituel cortège à l'Opéra.
A l'appel des deux grandes centrales, la CGT et la CFDT, et de trois autres- Unsa, FSU et Solidaires- des défilés sont prévus dans 289 villes dont Paris où le cortège partira vers 15 heures de la place Denfert-Rochereau vers la Bastille.
En carré de tête, Bernard Thibault (CGT) et François Chérèque (CFDT) conduiront côte à côte le défilé parisien sous des mots d'ordre qu'ils disent strictement sociaux: emploi, pouvoir d'achat, lutte contre "le racisme et la xénophobie".
Un contexte très tendu
Mais le contexte est très tendu alors que le président candidat a multiplié les charges contre les organisations syndicales qui à leur tour dénoncent comme une "provocation" le rassemblement concurrent qu'il a prévu à Trocadéro en début d'apres-midi.
Près de 1.500 policiers seront déployés mardi dans Paris pour assurer la sécurité de ce 1er Mai.
C'est la course à la mobilisation: les syndicats appellent à une participation massive sans chiffrer l'affluence attendue.
Les partis de gauche seront de la partie: nombre de leurs ténors - Martine Aubry, Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon- se joindront au défilé parisien.
Le candidat PS François Hollande sera, lui, à Nevers pour commémorer la mort de Pierre Bérégovoy.
"Drapeaux tricolores contre drapeaux rouges" pour Sarkozy
En retard dans les sondages, Nicolas Sarkozy a décidé de faire de son rassemblement un tremplin pour rebondir. "On part sur un rassemblement plus important que celui de la Concorde" du 15 avril "on a passé la barre des 50.000 réservations", affirmait lundi sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet.
Plusieurs orateurs dont Jean-Pierre Raffarin prendront la parole avant Nicolas Sarkozy qui livrera vers 15h30 un discours sur "le travail et les fruits du travail".
Il a déjà appelé ses partisans à brandir une "forêt de drapeaux tricolores", contre les "drapeaux rouges de la CGT".
De son côté, Marine Le Pen, qui se dit "le centre de gravité politique" de cette élection, conduira à 10 heures le défilé frontiste du 1er mai à Paris, devenu traditionnel, de la rue de Rivoli jusqu'à la Place de l'Opéra, en passant par la statue de Jeanne d'Arc, rue des Pyramides. Elle va livrer sa consigne de vote pour le second tour qui devrait être sans surprise puisqu'elle a déjà qualifié les deux finalistes de "siamois en politique".
A Nantes (Loire-Atlantique), les syndicats CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires appellent à un défilé unitaire qui partira à 10h30 de la Place du Commerce. Force ouvrière ne défilera pas mais organise à 10h un meeting au siède de l'Union départementale |