Pour la ville de Nantes, ce sera 10 millions d’euros. Pour l’ensemble des collectivités locales en France, 5 milliards. Le tour de vis budgétaire annoncé par l’Etat aux mairies, conseils départementaux et régionaux, est inédit.
Mais de retour des journées nationales de France urbaine, la présidente de cette association qui regroupe les grandes villes, métropoles, communautés et agglomérations urbaines, s'est fait la porte-voix de ces élus, de toutes tendances politiques, lors de la traditionnelle conférence de presse précédant le conseil municipal de Nantes.
Stupeur et tremblement
Leur stupeur après les annonces d’économie imposées par l’Etat, 5 milliards d’euros pour les collectivités, a cédé la place, très vite, à la colère et à l’inquiétude. "Je demande à l’Etat de la cohérence, du sérieux et du respect. Or là, c’est comme si on changeait les règles du jeu d’un match dans les deux dernières minutes !", enfonce Johanna Rolland.
"Et encore, on nous parle de 5 milliards de moins. Mais si le fonds vert est effectivement amputé, comme envisagé, d’un milliard et demi, ce sera aussi aux dépens des collectivités locales ». Même Christophe Béchu, ex-ministre de la transition écologique et maire Horizons d’Angers, y voit d’ailleurs « un mauvais signal ».
Fonds vert : "On peut toujours économiser mais (...) c'est un mauvais signal parce que c'est la subvention qui sert à accélérer en matière de transition écologique. Le problème en matière d'écologie c'est qu'on ne parle jamais du coût de l'inaction", @ChristopheBechu pic.twitter.com/3QlWw2atwr
— TF1Info (@TF1Info) October 9, 2024
100 millions à la région
Pour la ville de Nantes, ce sont 10 millions d’euros qui devront être économisés : Johanna Rolland a fait ses comptes : « cela représente 1/3 du budget de fonctionnement du service sport ou de celui nature et jardins ».
Où trouver ces 10 millions ? Faudra-t-il baisser les dépenses dans des politiques publiques à Nantes ? « Il est trop tôt pour le dire. Mais si les orientations budgétaires sont confirmées, la question se posera ».
Christelle Morançais, elle, a déjà tranché. Dans une interview à Ouest France, la présidente du Conseil régional des Pays de la Loire va dans le sens du gouvernement et souhaite même aller plus loin. Estimant que le "pays est shooté à la dépense publique", elle compte ainsi couper 100 millions d'euros dans les dépenses de fonctionnement de la collectivité régionale. Un tour de vis annoncé qui sera probablement au cœur des échanges lors de la prochaine session de l'assemblée régionale, le 17 octobre.