Ce vendredi 20 mai, c'est la cinquième journée mondiale des abeilles, insectes indispensables pour la préservation des écosystèmes, mais menacés par les activités humaines.
Une abeille vaut mieux que mille mouches. Sauvages ou domestiques, elles assurent 80 % de la pollinisation des espèces de plantes à fleurs - une fonction qui les rendent particulièrement indispensables.
"Plus d’abeilles, signifie plus de reproduction de plantes à fleurs, y compris dans les productions agricoles. Elles sont à la base de toutes les chaînes alimentaires", explique Olivier Lambert, directeur du centre vétérinaire de la faune sauvage et des écosystèmes de l'école vétérinaire Oniris, et écologue de formation.
En plus de leur rôle environnemental, les abeilles ont un poids économique primordial. "La filière apicole n'est pas une filière comme les autres. Elle favorise les autres productions et permet aux activités agricoles d’être plus productives", indique Natalie Belzic, chargée de mission filière apicole à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.
L'activité humaine menace les abeilles
Aujourd'hui, de nombreuses espèces d'abeilles sont menacées. C'est le cas des domestiques : selon France Agrimer, la France comptait 1,9 million de ruches il y a 20 ans, contre 1,5 million d'essaims aujourd'hui. Une baisse qui concerne aussi de nombreuses espèces sauvages. Par exemple, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN - 2014), près de 50 % des espèces de bourdons sont en déclin.
La principale cause de détresse est la dégradation des milieux, homogénéisés par l’urbanisation et la grande culture." Avec les espaces artificialisés, on supprime les ressources alimentaires des pollinisateurs. Les abeilles sont aussi menacées par l'utilisation massive d’intrants : pesticides et engrais azotés", affirme Olivier Lambert.
Les abeilles domestiques décimées par des parasites
Antoine Faguer est président de l’association sanitaire apicole de Loire-Atlantique, une structure qui conseille les apiculteurs et les forme aux évolutions de la pratique. Il explique que les agriculteurs doivent être particulièrement vigilants quant à la prolifération du varroa, une espèce d'acarien parasite originaire d'Asie et présent en France depuis les années 1980. Il pompe l'hémolymphe, le "sang de l’abeille", et provoque leur mort.
En Pays de la Loire, 101 apiculteurs possèdent plus de 150 ruches. On compte au total plus de 79 600 ruches. Et avec toutes ces menaces pour les abeilles, ils doivent s'adapter.
"Il y a une vraie montée en compétence des apiculteurs aujourd’hui. Ils ont dû réapprendre leur métier avec un suivi sanitaire encore plus drastique. Pour avoir une ruche en bon état aujourd'hui il vaut mieux suivre des formations portant sur l'élevage de reines, la production d’essaims, et la connaissance des virus et maladies", affirme Samuel Bodet, coordinateur du comité apicole des Pays de la Loire et apiculteur professionnel.
Que peut-on faire ?
Les particuliers peuvent faire de leurs jardins des lieux accueillants pour les abeilles. Il est recommandé :
- d'arrêter d'utiliser des pesticides dans les jardins
- de planter des fleurs variées et locales, et d'éviter les espèces exotiques comme les haies de bambou qui ne peuvent pas nourrir les abeilles
- d'installer des abris pour pollinisateurs sauvages, qui se vendent en magasin, ou peuvent être fabriqués.
Pour ceux qui veulent aller plus loin et se former au métier d'apiculteur, plusieurs formations sont dispensées dans la région : un brevet professionnel à l'Agricampus de Laval et un certificat de spécialisation à Iréo aux Herbiers.