Journée nationale d'actions pour la santé : à Nantes, Angers, Le Mans, les blouses blanches dans la rue ce mardi

En plein Ségur de la santé, lancé le 25 mai dernier par le gouvernement, des manifestations ont lieu ce mardi 16 juin, partout en France. Les héros en blouses blanches de la crise du coronavirus, réclament une revalorisation des salaires et l'arrêt des fermetures de lits.

 

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Ils ont été applaudi chaque soir à 20 heures pendant le confinement, ce mardi les soignants appellaient la population à se joindre à la grande manifestation qui s'est tenue dans 220 villes de France pour la défense de l'hôpital public.

A Nantes, entre 5500 et 10 000 personnes se sont rassemblées à 14 heures devant le CHU, même chose à Saint-Nazaire devant la cité sanitaire où de 1300 à 2000 manifestants se sont rénuis.. Au Mans, les manifestants se sont rejoints  autour d'un pique-nique géant.

"Nous sortons peu à peu d’une crise sanitaire inédite. Elle a été l’occasion de mettre en lumière ce que nous dénonçons depuis des années. En 20 ans, les plans Bachelot, Touraine, Buzyn ont peu à peu transformé l’hôpital en « usine à soins », supprimant des lits à tour de bras et de nombreux postes de fonctionnaires", ont déclaré les responsables de la CGT de SaintNazaire.

"Pour faire face à la crise, nous avons été obligés de fermer des services, entrainant une perte de chance pour certains patients. Malgré le redéploiement des agents des services fermés dans les différentes unités, nous avons eu besoin de renforts de retraités et d’étudiants pour faire fonctionner tant bien que mal nos unités", ont-ils ajouté.

"L’hôpital public a démontré qu’il était capable d’être réactif et de s’adapter rapidement pour faire face à la situation. Cela n’a été possible que par l’implication de toutes et tous par ailleurs rappelé les hospitaliers".

La gestion de la crise a été celle de la pénurie. L’hôpital et ses salariés ont manqué de tout : masques, équipement de protection individuelle, de lits, de personnel, de tests de dépistage. Cela a nécessité de gros efforts d’adaptation logistiques et humains. Les équipes ont dû faire des choix difficiles parfois dans la priorisation des patients, CGT Saint-Nazaire

"Cette épidémie a mis en lumière que le concept de santé est global et ne peut être organisé sans lien entre hôpitaux, structures sociales et médico-sociales, soins de ville et maisons de retraite", ont rappelé les responsables syndicaux

 

Revalorisation significative et immédiate des salaires, arrêt des fermetures de lits, considération et reconnaissance de tous les professionnels du secteur instauration d’une réelle qualité de vie au travail, les blousses blanches n'ont que faire des médailles distribuées par le gouvernement et du défilé du 14 juillet. Aujourd'hui, en plein Ségur, et alors que la crise sanitaire semble maitrisée, ils demandent des moyens pour l'hôpital public.

Les salaires actuels sont très insuffisants au regard des sacrifices quotidiens et attirent de moins en moins de personne. Au contraire ils incitent à partir. Il n’y a plus de compensation aux horaires atypiques et l’équilibre toujours de plus en plus tendu entre vie familiale et vie professionnelle devient insupportable

CFDT 44

"On peut considérer cela comme une injustice car les soignants se rendent malades, il suffit de suivre les taux d’absentéisme, en essayant sincèrement de réaliser l’impossible, de concilier l’inconciliable dans un univers d’injonctions paradoxales frôlant la maltraitance institutionnelle. Faire toujours plus avec toujours moins. Tout cela grâce à une conscience professionnelle élevée, parfois orchestrée par un management moyenâgeux basé sur la culpabilité vis-à-vis du patient ou des collègues", dénonce le syndicat

"Une société ne peut pas laisser durablement dans une détresse psychique, physique et matérielle ceux qui montent au front pendant les crises et qui se battent quotidiennement, jours et nuits 365 jours sur 365 pour son équilibre", poursuit la CFDT.

Il est temps de faire comprendre que ceux qui s’occupent de la santé de la population d’un pays ne doivent pas être considérés comme un coût mais une comme richesse

CFDT 44

"Les agent.es de la Fonction publique hospitalière sont sous-payés depuis des décennies. Pendant la crise Covid-19, devant tout.es les français.es, le Président et son gouvernement se sont engagés pour revaloriser les carrières et rémunérations des agent.es. L’heure est venue de tenir ces engagements", ajoute la CFDT. 

Dans le cadre du Ségur de la Santé sur les rémunérations, la CFDT Santé-Sociaux revendique : "la revalorisation du traitement de base des premiers coefficients de la Catégorie C à + 110 % du SMIC , la revalorisation des premiers coefficients de grilles de + 25 % des salaires nets et le passage en catégorie B pour les aides-soignant.es".
 

300 nets par mois et l'arrêt des fermetures de lits

De son côté FO rappelle que "depuis près de 40 ans, Force Ouvrière alerte sur la mise à mort programmée de l’Hôpital Public et exige qu’il bénéficie des ressources dont il a besoin pour prendre en charge correctement les patients et rémunérer correctement les hospitaliers."

Le syndicat réclame "l'attribution de la prime de 1 500 euros pour tous les salariés des établissements de santé, médicosociaux, publics et privés l'augmentation immédiate des salaires, avec dès maintenant le dégel du point d’indice à hauteur de 300 euros net mensuels pour tous et l'arrêt des fermetures de lits".

Ce lundi 15 juin, à l'appel de 15 collectifs, des affiches ont été apposées en soutien aux soignants devant le CHU de Nantes.

"Les discours lénifiants du gouvernement, les médailles en chocolat et les promesses de primes aléatoires et hypothétiques ne suffiront pas. Désormais il faut de véritables moyens humains et budgétaires pour la santé publique", prévient la CGT dans un communiqué.

"Après 14 mois de mobilisation et une crise sanitaire, un retour à l'anormal est inenvisageable. Pour les usagers, ce n'est plus le temps d'applaudir les soignants mais de soutenir nos revendications", insiste le Collectif Inter-Hôpitaux, fer de lance d'un mouvement engagé voilà un an.

Samedi 13 juin, le conseil d'Etat a levé l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes, imposée dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. La liberté de manifester n'est pas pour autant totalement rétablie. Elle est désormais soumise au respect de consignes sanitaires et de mesures d'hygiène. Notamment l'application des gestes barrières.

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