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La 5G : entre enjeux technologiques, craintes environnementales et sanitaires

C’est une technologie qui a divisé comme rarement la population, suscitant la crainte ou l'impatience. La 5G est déployée en France et dans notre région depuis deux ans. Cette semaine, Dimanche en Politique vous explique tout sur ce réseau mobile nouvelle génération qui promettait des débits records et surtout une nouvelle ère : l’internet des objets connectés. À voir ce dimanche 30 avril à 11h25.

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La 5G est déployée depuis 2 ans en France, mais elle suscite toujours de nombreuses interrogations : Quels sont les enjeux de cette nouvelle technologie ? Est-ce vraiment une révolution ?  Les interrogations sanitaires et environnementales ont-elles été levées ? 

Maxime Jaglin, tente d'y répondre avec ses invités :

  • Loutfi Nuaymi, enseignant-chercheur à l'école d'ingénieur IMT Atlantique de Rennes
  • Véronique Fontaine, déléguée régionale chez Orange   

Alors que 8 millions de Français l'utilisent désormais, des entreprises commencent également à l'adopter. Illustration en Mayenne, à Château-Gontier, dernière ville de notre région à avoir été raccordée à la 5G en février dernier. Alors qu’est-ce que ça change ?  Pierre-Erik Cally et Élise Coussemacq sont allés sur place :

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Dimanche en Politique - bilan déploiement de la 5G ©France Télévisions/P-E. Cally/E. Coussemacq/C. Landreau

 

La 5G est-elle une révolution ?

Pour Loutfi Nouaymi, enseignant-chercheur à l'école d'ingénieur IMT Atlantique de Rennes, "il s’agit plus d’une évolution, la rupture technologique avait eu lieu au moment de la 4G. Pour la 5G, on a surtout développé de nouvelles techniques d’antennes, de nouvelles fréquences, et de meilleures performances". 

Le chercheur compare la 5G à un jeu vidéo où l’on peut suivre l’utilisateur, avec des ondes plus ciblées.

 La 5G était-elle nécessaire ?

Le réseau 4G arrive à saturation selon Véronique Fontaine, déléguée régionale chez Orange, avec une explosion récente de la consommation de données mobiles (+ 28% en 2022). "Il y a eu un effet post-confinement, avec un besoin de désaturer le réseau. On a donc fait un déploiement responsable, d’abord dans les villes, puis dans les zones littorales, et enfin là où se trouvent les entreprises, avant de couvrir à terme tout le territoire en 4G et en 5G".

 

À quoi sert la 5G ?

L’idée était d’abord d’augmenter les débits et de soulager le réseau 4G. L’autre usage concerne l’internet des objets connectés (transport, agriculture, domestique). "Le grille-pain connecté, c’est peut-être un peu superflu comme besoin" reconnait Loutfi Nuaymi. "Il y a quelques retards dans les usages industriels, mais la 5G s’y prête bien, avec l’arrivée de l’intelligence artificielle et de l’industrie 4.0".

Orange a par exemple accompagné le développement d’un robot intelligent qui nettoie le port de Saint-Nazaire et aide au guidage des bateaux. 

Quel est l’intérêt pour les particuliers, et à quel prix ?

"Il y a aujourd’hui plus de 8 millions d’usagers en France. La 5G leur offre un débit trois à quatre fois supérieur, c’est quasiment le débit de la fibre sur son téléphone portable. Il y a un coût supplémentaire de l'ordre de 4 à 5 euros en plus par forfait, mais c’est un avantage réel" explique Véronique Fontaine.

La 5G est-elle dangereuse pour la santé ?

De nombreux opposants s’étaient fait entendre au début du déploiement de cette technologie. À Nantes, un moratoire avait été mis en place dans l'attente d’une véritable étude sanitaire. La métropole avait aussi organisé un débat local, jugé "très utile" par Francky Trichet, élu au numérique à Nantes Métropole. Il a permis selon lui de "faire toute la transparence sur un déploiement précipité".

Interview de Francky Trichet - Vice-président Nantes Métropole en charge de l'innovation numérique

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Dimanche en Politique - Interview de Franck Trichet ©France Télévisions/M. Jaglin

 

Un observatoire des ondes a été mis en place à Nantes, avec des relevés en temps réel. Le niveau d’exposition est environ dix fois inférieur au seuil légal autorisé par l’Organisation Mondiale de la Santé (fixé à 61 volt/mètre).

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Extrait Dimanche en Politique avec Loutfi Nuaymi - enseignant-chercheur à l'école d'ingénieur IMT Atlantique de Rennes ©France Télévisions/Gilles Giorgi

Que disent alors les scientifiques ?

"La question de la dangerosité des réseaux mobiles s’est toujours posée. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de signal d’alarme fort, surtout qu’on est sur les mêmes bandes de fréquences que la 3G ou la 4G. Il n’y a aucune raison que la 5G soit plus dangereuse. L’ANSES a d’ailleurs conclu en 2021 qu’il n’y avait pas de danger avéré avec la 5G. Je ne dis pas qu’il n’y aucun risque, les ondes électromagnétiques ce n’est pas quelque chose d’anodin. Il faudra rester vigilant, et l’observatoire des ondes est en cela un très bon outil" explique Loutfi Nuaymi, enseignant-chercheur à l'école d'ingénieur IMT Atlantique de Rennes.

Pour Véronique Fontaine, déléguée régionale chez Orange, "toute nouvelle technologie suscite des craintes. Mais les opérateurs respectent scrupuleusement les règles, et on reste très en dessous des valeurs limites". 

Un des points de santé essentiels concernerait donc surtout l’usage du téléphone, qui doit rester le plus raisonnable possible.

La 5G est-elle nocive pour l’environnement ?

Selon le Haut Conseil pour le Climat, la 5G va augmenter significativement l’empreinte carbone du numérique.

Avis partagé par Bernard Neau, de l’association nantaise Résistance 5G, pour qui "la sobriété par la 5G, c'est une plaisanterie. On est face à un problème civilisationnel très inquiétant".

Interview de Bernard Neau - Président de l'association "Résistance 5G à Nantes"

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Dimanche en Politique - Interview de Bernard Neau ©France Télévisions/M. Jaglin

Véronique Fontaine répond que "la 5G est deux fois moins énergivore que la 4G. Et on développe une filière du mobile reconditionné. On met aussi la pression sur les fabricants pour améliorer la durée de vie des téléphones". 

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Extrait Dimanche en Politique avec Véronique Fontaine, déléguée régionale chez Orange ©France Télévisions/Gilles Giorgi

Emmanuel Macron avait comparé les opposants à la 5G à "des Amish" qui voulaient "revenir à la lampe à huile". Une caricature extrême selon Loutfi Nuaymi, qui reconnait que "la 5G a été conçue pour consommer moins d’énergie". "Mais si on multiplie les usages, on multiplie aussi de fait la consommation".

Quel est l’avenir de la 5G ?

Une nouvelle génération de 5G pourrait bientôt arriver, sur la bande des 26 Ghz, mais elle n’a pas encore reçu l’aval des autorités sanitaires. Un moratoire est d’ailleurs en cours à Nantes sur cette future 5G. La 6G est, elle aussi, déjà annoncée en Europe à l’horizon 2030. 

►Dimanche en politique, la 5G à l'heure de vérité, c'est ce dimanche 30 avril à 11h25 sur France 3 Pays de la Loire.

► À voir sur france.tv dans notre collection Dimanche en Politique 

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