Anaïs va parcourir près de 800 km à vélo pour lutter contre les préjugés sur l'obésité

Anaïs Le Ménahèze s'apprête à effectuer Nantes-Lourdes à vélo. Un défi pour cette jeune femme atteinte d'obésité et qui souhaite rendre visible son combat contre une maladie qui génère de nombreuses idées reçues.

Elle était, dit-elle, un bébé avec de bonnes joues, puis une adolescente bien ronde… année après année, les kilos se sont accrochés à son corps, et ce, malgré les régimes, les tentatives pour perdre du poids. 

Depuis un an, Anaïs est suivie à la clinique Breteché, à Nantes.

C'est là qu'on lui a expliqué que l'obésité était une maladie aux multiples causes : dérèglement hormonal, facteurs héréditaires, psychologiques, pas mal de raisons qui n'ont pas forcément à voir avec la nourriture, malgré ce qu'en pensent la plupart des gens*.

"À partir du moment où l'on m'a expliqué que c'était une maladie, que l'on a mis ce mot-là sur ce que j'avais, j'ai commencé à déculpabiliser"

Anaïs Le Ménahèze

Pour combattre l'obésité dont elle est atteinte, Anaïs a pour l'instant refusé une très invasive chirurgie bariatrique qui consiste à réduire une partie de l'estomac. Elle préfère se remotiver à faire du sport.

Depuis plusieurs mois, la trentenaire prépare donc son grand défi : parcourir les 800 km qui séparent Nantes et Lourdes. Elle se donne 12 jours pour y arriver.

Sensibiliser et déjouer les préjugés

" L'objectif que je me donne tout au long du parcours, c'est de dire que l'obésité ne vient pas de la volonté des gens : cette maladie n'est pas due au fait de ne pas bouger ou de manger n'importe comment " explique Anaïs qui poursuit,

" l'obésité est un tabou dans notre pays, on n'en parle pas. Nous sommes invisibilisés malgré nos corpulences. On ne trouve pas ce qu'on veut en magasin, les sièges sont trop petits. Et on souffre parce qu'on a honte".

Anaïs Le Ménahèze

Anaïs, elle a décidé de rendre son combat le plus visible possible.

Une carriole, une mascotte (Obélix) et des slogans déclinés en jaune et vert, les couleurs de Nantes certes...mais pas seulement.

"Ce sont aussi les couleurs du Togo, précise-t-elle. Mon mari est togolais et là-bas, on valorise les femmes qui ont des formes. Dans ce pays, j'ai découvert que les regards pouvaient être bienveillants sur les personnes grosses. Le terme même de "gros" n'a pas le sens péjoratif qu'on lui donne ici"

Adopter ces couleurs, c'est pour Anaïs une façon de rendre hommage aux gens qui ne stigmatisent pas la différence.

Le départ du périple de la jeune femme sera donné le dimanche 24 septembre à 9 h près des nefs des Machines de l'île de Nantes. Un lieu qui ne doit rien au hasard puisqu'il abrite l'Éléphant... un symbole de poids, choisi et assumé par Anaïs qui a intitulé son programme :"La vie en gros ! pédaler pour avancer face à l'obésité".

Elle convie toutes celles et ceux qui le souhaitent à l'accompagner et à l'encourager sur les premiers kilomètres de son parcours.

*67% des Français estiment que perdre du poids est d'abord une question de volonté, et 62% pensent que l'obésité est avant tout due à une mauvaise alimentation et à un manque d'activité physique

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