La crise économique liée au contexte sanitaire impacte de nombreuses entreprises. Le spécialiste mondial du chariot élévateur Manitou, basé à Ancenis, en Loire-Atlantique, revoit ses prévisions à la baisse et projette de tailler dans ses effectifs.
Ce lundi 28 septembre, la direction a annoncé aux représentants du personnel un plan social qui prévoit la suppression de 63 postes.
Selon le syndicat majoritaire FO, ce plan ne touchera pas la production mais les fonctions support, administratifs, bureau d'étude, logistique, caristes...
"2019 a été une année extraordinaire, selon Frédéric Dixneuf, représentant syndical FO, mais en cours d'année, les commandes ont commencé à baisser."
Une production en forte baisse depuis fin 2019
Une tendance qui s'est confirmée début 2020. Puis, est arrivée la crise sanitaire et deux mois d'arrêt de la production.L'an dernier, Manitou produisait jusqu'à 51 machines par jour. Il n'en sort plus que 37 en ce moment.
"Il semblerait, poursuit Frédéric Dixneuf, que le prévisionnel de production ne retrouvera pas les chiffres de 2019 avant un certain temps."
L'entreprise, qui emploie un peu plus de 2200 salariés en France dont environ 1600 à Ancenis, a commencé par tailler dans les effectifs des intérimaires. Ils étaient montés jusqu'à 500 en 2019, ils ne sont déjà plus que 250.
Les loueurs de machines réticents
La direction veut maintenant réduire les effectifs maison, ce que ne comprend pas le syndicat FO.Même si le syndicat constate que les gros loueurs de machines, clients importants de Manitou, ont grandement diminué leurs commandes.On n'est pas d'accord, il n'y a pas besoin de mettre en place une restructuration.
Le syndicat aurait préféré que l'entreprise s'apppuie plus sur l'APLD, une mesure qui permet à une entreprise de bénéficier d'aides de l'Etat pour compenser les salaires en cas de réduction d'activité.
"Il n'y a rien d'écrit dans le marbre, estime le représentant FO qui veut rester optimiste. On ne sait pas de quoi sera fait 2021, ça peut remonter plus vite qu'on ne le pense."
Un expert sera mandaté par le CE
Ce lundi avait donc lieu la "réunion 0" lors de laquelle a été annoncé ce projet de suppression de 63 postes dont une majorité à Ancenis. Prochain rendez-vous avec la direction mardi 6 octobre avec la "réunion 1" où seront donnés plus de détails et lors de laquelle le CE demandera la nomination d'un expert. Sa mission devrait être d'examiner les conditions économiques mais aussi les conditions de travail pour le personnel restant en cas de mise en oeuvre de ce plan social.Les syndicats vont tenter de faire privilégier des départs volontaires ou/et des départs anticipés à la retraite. "Si accord il doit y avoir, prévient Frédéric Dixneuf, ça doit passer par nous !"
Sollicitée, la direction n'a, pour le moment, pas répondu à notre demande.