C'est une première en France, l'entreprise de travaux publics Charier, basée en Loire-Atlantique, inaugure sur le port de La Turballe un tracteur de chantier roulant à l'hydrogène. Un enjeu technologique mais aussi écologique.
Cela fait quelques mois que Freddy Meinzel teste le prototype. Pour ce conducteur d'engin, "la grosse différence, c'est le bruit". L'autre différence, c'est que ce véhicule est propre. Et c'est Thierry Delaunay, responsable commercial et développement de l'entreprise Charier qui nous en fait la démonstration. Avec un petit verre, il récupère ce qui sort du moteur électrique installé sur le tracteur.
On n'a plus d'échappement, le seul échappement qu'on a, c'est de la vapeur d'eau, et cette eau, je peux la boire. Donc on n'a plus de CO2 mais on a du H2O.
Thierry DelaunayDirecteur commercial et développement de l'entreprise Charier
Un engin à 450 000 euros
Ce prototype, l'entreprise Charier a mis deux ans à le concrétiser. "On s'est rapproché d'une entreprise vendéenne, e-Néo, qui nous a aidé à convertir un tracteur agricole à l'hydrogène, explique Paul Bazireau, président du directoire Charier. C'était un tracteur qui fonctionnait au gasoil que nous avons transformé pour installer une pile à combustible, un moteur électrique et puis des batteries."
Le moteur thermique est en fait remplacé par un moteur électrique, qui est alimenté par une batterie, qui elle-même est rechargée par une pile à combustible. Une expérimentation qui a coûté 450 000 euros, dont 140 000 euros financés par la région Pays de la Loire.
Ce n’est pas un symbole, c’est une expérimentation, un appel vis-à-vis de nos fournisseurs d'engins.
Paul BazireauPrésident du directoire Charier
Sur le chantier du port de la Turballe, l'entreprise Charier utilise une quarantaine d'engins, sur son parc qui en compte 650. La présence du tracteur à hydrogène pourrait sembler symbolique. Pas du tout, répond Paul Bazireau, président du directoire de Charier.
"Ce qu’on souhaite, c’est pouvoir générer une famille complète d’engins à hydrogènes. Mais nous ne sommes pas fabricants d’engins, on attend des fabricants d’engins qu’ils lancent des gammes à hydrogène pour les engins de forte puissance qu’on pourrait leur acheter."
Créé il y a 125 ans, le groupe Charier veut ainsi montrer que les entreprises de travaux publics peuvent limiter leur impact environnemental. Leur objectif : réduire de 50 % leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030.