L'objectif du Voyage à Nantes est de collecter des témoignages de personnes ayant fréquenté l'établissement au cours de ses années d'activité, de 1985 à 2018. Les témoignages pourront porter sur des anecdotes, des souvenirs, des photos, des vidéos ou des objets en lien avec la discothèque Looksor.
"J'adooooore...Regarder danser les gens. J'y retourne souvent, au bar du Louxor, regarder danser les gens".
Quel est le "bar du Louxor" auquel font référence les paroles de l'extravagant chanteur vendéen Philippe Katerine ? Son titre "Louxor j'adore", sorti en 2005, est un hommage déguisé au Looksor, une discothèque de Clisson (Loire-Atlantique) où il avait ses habitudes dans sa jeunesse.
Fermée après une ultime soirée le 28 juillet 2018, l'enseigne aux néons bleus et au bâtiment en pyramide a marqué plusieurs générations de fêtards.
Le Voyage à Nantes (VAN) fait appel à leurs souvenirs, et à ceux des personnes qui y ont travaillé, dans le cadre d'un projet dont les tenants et aboutissants restent encore secrets.
Le VAN est aussi à la recherche de "tout élément de décors ou archives matérielles de communication (affiches, goodies, flyers,...)".
Reconversion en bar-brasserie pour le festival Hellfest
Institution du monde de la nuit à la frontière entre Loire-Atlantique et Vendée, le Looksor se trouve aux portes du Hellfest, le plus gros festival de metal de France.
Les organisateurs de l'évènement ont racheté le fonds de commerce de l'ancienne discothèque et vont la transformer dans le cadre du réaménagement du site du festival à Clisson pour 2024.
À LIRE AUSSI. Le site du Hellfest à Clisson soigne son entrée avec un parvis entièrement piéton et une Porte des Ténèbres prévus pour 2024
La boîte clissonnaise deviendra Hellcity, un bar-restaurant de 600 couverts. La bière du Hellfest sera brassée sur place. Le projet est porté par la Société des brasseries nantaises et Mélusine, un brasseur artisanal basé en Vendée.
Âge d'or dans les années 1980
Le Looksor a ouvert ses portes pour la première fois en 1985. On doit sa création à un dénommé Pierre Jolly, qui organisait auparavant des bals itinérants sous chapiteaux.
La boîte de nuit a connu son âge d'or dans les années 1980. Sa popularité a dépassé le secteur du Vignoble nantais en 2005, lorsque la chanson "Louxor j'adore" de Philippe Katerine est sortie, puis devenue un tube.
Le chanteur venait faire la fête au Looksor à l'adolescence, et sa chanson est inspirée de l'ambiance festive du lieu, mais aussi d'une de ses particularités.
"Il y avait un DJ extravagant qui passait de très bonnes choses mais qui arrêtait souvent les disques, ce qui scandalisait la clientèle", racontait Philippe Katerine au compositeur André Manoukian en 2021 dans l'émission La vie secrète des chansons.
"Je me souviens qu'il y avait une tension dans cette boîte due à cette manie de stopper les disques. Ça rendait les gens fous", expliquait le chanteur. D'où l'idée de créer des blancs en plein milieu de sa chanson : "Je coupe le son...et je remets le son !"
De moins en moins de boîtes de nuit
Le Looksor est un homonyme de Louxor, ville égyptienne touristique. La décoration de l'établissement comptait des statues à l'effigie de sarcophages et deux masques funéraires de pharaons ornaient son enseigne.
La discothèque fut un haut lieu pour les voyages au bout de la nuit d'une autre époque. Les boîtes de nuit se font désormais de plus en plus rares. En 2014, le nombre d'établissements avait diminué de moitié en 30 ans, passant de 4 000 à 2 696 discothèques en 30 ans en France selon la Sacem.
Si le Looksor a fini par succomber à cette vague de fermetures, la mémoire des soirées passées dans ses murs reste vives. La page Facebook de la boîte est encore active "pour partager des photos ou souvenirs. Elle est dédiée à tous ceux qui ont croisé un jour la pyramide".
C'est là, dans les méandres de commentaires, que se mêlent nostalgie du "bon vieux temps" et réminiscences de bons moments dont certains ne s'avouent qu'à demi-mots.
Le Voyage à Nantes invite ceux qui le souhaitent à le contacter pour donner une seconde vie aux souvenirs de leurs soirées.
Contact pour témoigner : amelie.evrard@lvan.fr
