Ce n'est pas le premier livre à s'intéresser au Hellfest, ce n'est certainement pas non plus le dernier, mais celui de Cédric Sire et Isabelle Marcelly a le mérite d'offrir un angle de vue singulier sur le festival des musiques extrêmes clissonnais. On l'a dévoré pour vous...
Il fait son poids le coquin, près de 2,5 kilos, 300 pages, à peu près autant de photographies, 100 groupes au sommaire, des heures et des heures de lecture, un tirage de 20 000 exemplaires et une diffusion en France, Belgique et Suisse francophone. Il fait son poids, oui, mais comment faire moins quand on parle de l'un des plus grands festivals de France, de l'un des plus grands rendez-vous du métal au monde ? Trois jours de fête, plus de 150 concerts et 180 000 festivaliers ivres de métal qui investissent chaque année la petite ville de Clisson.Voilà pour les chiffres ! Mais que nous raconte ce splendide ouvrage réalisé par la journaliste musicale Isabelle Marcelly et l'ancien journaliste aujourd'hui auteur de thrillers Cédric Sire ? Il nous raconte le Hellfest, tout simplement, mais le Hellfest vu depuis la scène, depuis le backstage, depuis les coulisses, par des groupes qui y ont été programmés tout au long des quatorze éditions.
Autant vous le dire tout de suite, Manowar ne figure pas au tableau de chasse. Dommage, il aurait certainement pu nous éclairer sur l'annulation surprise de son concert en juin 2019.
Chacun y va de son témoignage, dévoilant son vécu, son ressenti, sa vision, sa reconnaissance parfois, sa passion souvent, mais aussi des anecdotes croustillantes autour du festival, le tout avec parfois une touche d'humour...
"Le Hellfest est le meilleur festival du monde, parce qu'is ont compris qu'il fallait programmer tous les styles de metal et en donner pour tous les goûts. Nous faisons un peu la synthèse. Finalement, nous sommes le Hellfest à nous tout seuls!" (Nicolas Patra, Ultra Vomit)
"À un moment, Iggy s'est tourné vers l'un de ses musiciens et il s'est mis à lui crier : "Bleed for me! Bleed for me !" Saigne pour moi ! On l'entendait à peine dans le micro, je ne sais même pas pourquoi il lui criait ça au juste, si c'était pour le gonfler à bloc, qu'il se donne à fond peut-être ? Mais franchement, Saigne pour moi! Comment faire plus rock'n'roll que ça ?" (Myles Kennedy)
"Quand nous sommes arrivés au dernier titre, No Tears To Share, la régie nous a coupé net tous nos retours. Qu'importe! Nous avons terminé sans nous entendre, mais nous avons fini ce putain de morceau!. C'était vraiment rock'n'roll!" (Stéphane Buriez, Loudblast)
"J'avoue que je m'inquiétais un peu pour le matériel. Mes garçons étaient câblés de partout, avec notamment les guitares électriques et les amplis. C'est tout de même dangereux de jouer sous la pluie comme ça... Mais, finalement, je me suis dit qu'on s'en balançait. Ce sont les risques du métier, on joue du rock'n'roll, après tout ! J'ai pris mon micro comme un grand et je suis allé chanter sous la pluie, voilà!" (Andi Deris, Helloween)
"Il faut être honnête, cela a demandé quelques années pour que l'organisation roule aussi bien, mais aujourd'hui elle a atteint la perfection. Le festival s'est progressivement libéré des chapelles de styles invitants des groupes comme Slayer, Slipknot ou Helloween. Il est aussi devenu une référence en terme d'éclectisme, tout en accomplissant l'exploit de rester axé sur le métal...". (Joe Duplantier, Gojira)
Bref, des témoignages uniques et captivants aux thématiques variées. "Découvrez le Hellfest comme vous ne l'avez jamais vu et lu!", proclame l'éditeur dans son communiqué de presse. Et c'est vrai, le livre d'Isabelle Marcelly et de Cédric Sire est une mine d'informations. Ajoutez à cela une iconographie particulièrement riche et minutieusement sélectionnée, ainsi qu'une préface signée Tobias Forge, chanteur et leader du groupe Ghost, et vous aurez compris que nous avons affaire ici à un livre indispensable pour tous ceux qui aiment la musique, le métal et le Hellfest.