Coronavirus - Loire-Atlantique : avec le confinement, le cidre est en crise

Des cidres Kerisac, aux producteurs locaux plus modestes comme la ferme Saint-Charles, le constat est unanime : tous appellent à l’aide de la filière. D’urgence ! 

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L'entreprise a 100 ans aujourd'hui, on ne pouvait pas rêver d'anniversaire plus pourri - Laurent Guillet, Kerisac.


Le directeur commercial des cidres Kerisac est au téléphone ce jeudi 7 mai. Calme, certes, mais il mesure déja l'ampleur de cette crise liée au coronavirus : son entreprise a perdu 30% du chiffre d’affaire en mars et 50% en avril.
Dur à avaler pour cette cidrerie de Guenrouet, en Loire-Atlantique, l'une des références au niveau national et qui emploie une quarantaine de personnes. A quelques kilomètres de là, du côté de chez Véronique Heurtel à Plessé, la surface de production est bien moins importante, mais le chiffre identique : 50 % de pertes depuis le début du confinement. Pour cette petite entreprise familiale, c’est l'équivalent de 10 000 bouteilles sur le carreau. 
 

Confinement et catastrophe  

"Nous on vend aussi à la ferme. Avec les vacances et les ponts du mois de mai, les parisiens venaient, on faisait des affaires aussi bonnes qu’au mois d'Août. Tout ça c’est perdu"  précise Véronique Heurtel, de la ferme Saint-Charles. 

En mars, le breuvage de Monsieur et Madame Heurtel s’est vu décerné la médaille d’or du cidre brut 2020, au Salon de l’Agriculture. Cela aurait pu augurer d’un printemps rieur. Tout le monde connaît la suite. Fermeture des bars et restaurants, confinement, arrêt du tourisme. Rideau. 
Et pour les producteurs qui vendent en grande surface? La situation n’est guère meilleure d'après Laurent Guillet, pour qui le cidre n’est pas un produit travaillé de façon prioritaire. Sophie Belin, de l'association des cidres de la Loire, lui emboite le pas, chiffres à l'appui :  moins 20% de vente en grande surface si l’on compare à la même période l’année dernière.  

Depuis le début du confinement, la fourchette de perte de chiffre d’affaire varie de 40% à 80% chez les producteurs transformateurs fermier des Pays de la Loire - Sophie Belin


Et malheureusement, les cidriers ne sont pas au bout de leur peine. 

"Si le déconfinement se profile - et plus tard la reprise de la consommation hors domicile (restaurants, bar...) - un autre soucis, de taille, se dessine à l'horizon: que va-t-il se passer avec la récolte des pommes à l’automne ? Les stockages ne sont pas extensibles. Et c’est valable pour les petits comme pour les gros cidriers, même ceux qui ont des contrats avec des producteurs de pommes. Là, il y a un problème global. On a besoin d'une aide nationale voire européenne" déplore Laurent Guillet de Kerisac 

C’est pour cette raison que l’UNICID a envoyé un courrier à Gérald Darmanin, Ministre des Comptes Publics et Didier Guillaume, Ministre de l’Agriculture et de l'alimentation.
Le 27 avril, les cidriers ont réclamé notamment la réouverture au plus vite des CHR (consommation hors domicile), mais aussi des mesures de retrait de cidre par la distillation et la production d'alcool industriel, assorties d'aides indemnisées. 
En attendant, Véronique Heurtel a reçu la commande d'une centaine de bouteille d'un nantais, un retraité de 90 ans. Une petite éclaircie dans ce printemps angoissant des cidriers ligériens. 
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