La grève est terminée à l'usine Candia de Campbon. Depuis le 23 mai dernier, les salariés menaient bataille pour obtenir de meilleures indemnités supra légales de licenciement. Le plan de sauvegarde de l'emploi a été validé. L'usine devrait fermer en juin 2023, elle employait 161 personnes.
Après 2 mois de négociations, les discussions entre la direction et les représentants du personnel se sont achevées jeudi, sur un accord en faveur du plan de sauvegarde de l’emploi proposé par le groupe SODIAAL.
Les mesures d’accompagnement proposées à l’assemblée générale ont été validées par la majorité, les salariés ont voté la reprise du travail après 11 jours de grève. Mais en ce vendredi, un homme s'effondre en larmes à la sortie de l'usine.
On ne peut pas se réjouir parce qu'on est loin du compte
Olivia De Pirou, déléguée syndicale CFDT
"On ne peut pas se réjouir du résultat parce qu'on est loin du compte. Mais bon, à un moment il faut être raisonnables", explique Olivia De Pirou, déléguée syndicale CFDT de l'usine Candia de Campbon.
De son côté, Céline Guého, 18 ans d'ancienneté dans l'usine de Campbon, résume le "choix" laissé aux salariés : "Continuer à travailler dans le groupe, psychologiquement c'est compliqué pour beaucoup de personnes. Ils nous ont proposé 400 postes, mais il n'y a rien à côté de chez nous (...) Donc, on a essayé de faire au mieux, pour partir loyalement on va dire"
Licenciements à partir d'octobre
L'usine emploie 161 personnes, qui vont recevoir les premières lettres de licenciement à partir du mois d'octobre. Le processus s'échelonnera jusqu'en juin 2023, date de la fermeture programmée de l'usine.
Au terme de la grève, la CFDT estime avoir obtenu des avancées sur la prime et le congé de conversion. Les propositions ont été acceptées par les salariés réunis en assemblée générale, et le PSE sera donc signé dans les jours qui viennent.
A la prime légale s'ajoutera une prime supra légale calculée en fonction de l'ancienneté du salarié. Les employés bénéficieront d'un congé de reclassement d'un an, pendant lequel ils toucheront l'intégralité de leur salaire.
Lui aussi salarié du site, le directeur de l'usine de Campbon, Mathieu Agranier, veut croire au scénario d'une reprise par un nouvel investisseur : “On espère que les gens puissent retrouver du travail rapidement aux alentours de Campbon, et on recherche également toujours un repreneur potentiel pour sauvegarder un certain nombre d'emplois sur le site de Campbon.”
Plusieurs jours pour vider le lait périmé
Les organisations syndicales du groupe SODIAAL doivent à présent approuver la proposition de texte et ses mesures.Ils ont jusqu’au 9 Juin pour valider la signature du document ou le refuser.
Si les salariés ont voté la reprise du travail, il faudra plusieurs jours pour nettoyer les circuits et vider le lait dans les cuves, qui avait périmé pendant la grève.