La petite commune de Batz-sur-Mer en Loire-Atlantique cherche à recruter des sauveteurs en mer. Elle vient de lancer une campagne de promotion surprenante, surfant sur la vague Barbie.
Erwan, Justine et Alexandre sont les nouvelles stars de la plage de Batz-sur-Mer.
Depuis quelques jours, ils sont à l'affiche d'une campagne décalée pour promouvoir les sauveteuses en mer, un coup de com' de la station balnéaire, inspirée du film Barbie.
"L'enjeu, c'est d'avoir des sauveteurs et le double enjeu, le deuxième enjeu, c'est d'avoir des sauveteuses aussi parce qu'effectivement, c'est une profession qui est assez peu féminisée, explique Frédéric Sauton, directeur de la communication à Batz-sur-Mer, et nous, chaque année, on essaye d'être le plus attractif possible pour avoir la parité en fait dans l'équipe".
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"C'est à la portée de tous"
À Batz-sur-Mer, les neuf sauveteurs en mer sont recrutés par la SNSM, mais sont payés et logés par la commune. Étudiante en 3e année de médecine, Justine est la seule femme cette année en poste ici. D'où l'idée de cette campagne, casser les codes.
"Moi, je propose de passer les sélections, explique Justine Puyal, étudiante en médecine , qui en est à sa 4e saison de sauveteuse en mer pour la SNSM, dans tous les cas, vu que les sélections, ce sont les mêmes pour les filles et les garçons, on voit le niveau et puis si ça passe, ça passe, ça ne passe pas, ça ne passe pas. Mais franchement, il faut le tenter, c'est à la portée de tous".
L'été, 1 300 sauveteurs en mer de la SNSM sont présents sur tous les littoraux français et 30 % sont des femmes.
"Elles font tout pareil que nous, elles vont nager, elles vont faire du paddle, elles vont essayer un drapeau, faire une intervention, elles vont tout faire, témoigne Alexandre Gatesoupe, professeur de crossfit qui effectue sa 8e saison en tant que sauveteur en mer, il n'y a aucune différence à la SNSM entre les garçons et les filles. Elles sont capables autant que nous de sauver quelqu'un".
Au-delà de la féminisation, la SNSM manque de sauveteurs pour le mois d'août, une première. À ce jour, 74 postes sont vacants en France. Il faut donc recruter en urgence pour que les plages soient surveillées jusqu'à la fin de l'été.
"Effectivement, il y a des trous dans la raquette et il va falloir les combler, estime Erwan Jacob, étudiant en biologie, qui vit sa 5e saison de sauveteur en mer, donc justement, les gens qui sont formés aujourd'hui à jour de leur brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique et à jour de leur premier secours en équipe, niveau 1 minimum, peuvent venir nous rejoindre pour compléter les équipes pour le mois d'août".
L'été dernier, 18 000 personnes ont été soignées dans l'un des 235 postes de secours tenus par les sauveteurs de l'ASNSM.
Le reportage d'Elodie Soulard, Ophélie Perroux et Carole Mijeon