Les mairies de Saint-Nazaire et de la Baule ont adressé une lettre à Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris, pour signifier leur volonté d'accueillir les deux statues dans leurs villes. Il s'agit de deux des statues emblématiques de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris.
Dix grandes femmes qui ont marqué l'histoire, sont sorties de la Seine, vendredi 26 juillet, lors de la spectaculaire cérémonie d'ouverture des JO 2024. Des sculptures dorées pour rendre hommage à ces personnalités du monde des lettres, du sport, de la politique et des arts.
Elles sont apparues au sixième tableau, intitulé "Sororité". Sur de grands socles installés dans la Seine, à proximité du pont Alexandre-III, les dix statues féminines ont émergé au son de la Marseillaise interprétée par Axelle Saint Cirel.
Parmi ces dix figures, des noms bien connus, Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Olympe de Gouges ou Simone Veil. Mais il y avait aussi des figures moins populaires, Alice Guy, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Louise Michel, Christine de Pizan ou encore Alice Milliat.
💛 A tribute to 10 golden heroines of French history.
— The Olympic Games (@Olympics) July 26, 2024
Olympe de Gouges, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Louise Michel, Christine de Pizan, Alice Guy and Simone Veil.#Paris2024 #OpeningCeremony pic.twitter.com/VeUCrrDJ5q
Alors même que dans l'espace public, les figures féminines sont souvent sous-représentées, ce sont 22 millions de téléspectateurs, rien qu'en France, ce soir-là, qui ont pu découvrir ou redécouvrir ces grands noms.
Le spectacle a même donné des idées aux mairies. Les villes de La Baule-Escoublac et de Saint-Nazaire ont chacune adressé une lettre au président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris, Tony Estanguet, pour signifier leur volonté d'accueillir deux statues dans leurs villes. Il s'agit de la statue de Simone Veil pour Saint-Nazaire et de celle d'Alice Milliat pour La Baule-Escoublac.
La pionnière des JO féminins à La Baule
Si la parité aux JO est aujourd'hui possible, c'est en partie grâce à Alice Milliat. Cette Nantaise, effacée de l'Histoire, est à l'origine des premiers JO féminins. Il y a cent ans, alors que les femmes n'avaient pas le droit de participer aux épreuves principales des Jeux olympiques, elle a créé son propre événement international.
Le maire de La Baule-Escoublac a adressé sa demande auprès du comité d'organisation des jeux de Paris, mardi 20 août. La ville vient tout juste d'inaugurer, une extension du club de tennis baptisé, le Garden- Alice Milliat.
C'est dans ce lieu que Franck Louvrier, maire de la ville, souhaite voir s'installer la statue des JO, "c'est important pour nous de voir ce monument, ici, à cet endroit", affirme-t-il. Il ajoute,"ce serait bien que les Jeux olympiques de Paris 2024, puissent d'une façon ou d'une autre rayonner dans toutes la France. La Baule est candidate pour pouvoir accueillir cette statue".
Pour nous, Alice Milliat, c'est celle qui a réussi la féminisation des Jeux olympiques, c'est très symbolique.
Franck LouvrierMaire de La Baule-Escoublac
Pour la mairie, un autre élément vient justifier leur demande, "le complexe a été construit dans les années 1920-1930. C'est le moment où Alice Milliat a combattu pour imposer la féminisation dans les Jeux olympiques".
En fonction de la qualité des matériaux de fabrication de la statue, Franck Louvrier envisage d'exposer la statue soit en extérieur, soit en intérieur, pour la protégée des intempéries. Malheureusement, elle ne profitera qu'aux personnes qui fréquentent le lieu.
Une icône du droit des femmes à Saint-Nazaire
Personnalité politique, magistrate et surtout pilier du projet de loi sur la dépénalisation de l'IVG, Simone Veil est l'une des figures féminines les plus emblématiques du XXᵉ siècle.
Vendredi 2 août, David Samzun, le maire de Saint-Nazaire, a adressé sa demande à Tony Estanguet. Il justifie cette réclamation au nom du théâtre national de la ville, renommé il y a quelques années, le Théâtre Simone Veil.
Dans cette lettre, le maire insistait sur la volonté de "mettre en avant les femmes et leurs combats".
En attendant, rien n'est joué pour les deux villes de la région, la mairie de Paris a, elle aussi, fait savoir qu'elle souhaitait conserver les dix statues. Rien n'empêche pour autant les villes de créer leur propre statue et féminiser un peu plus l'espace public.
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