La ville de La Baule ne respecte pas la part de logements sociaux sur son territoire. Elle écope cette année d'une amende de 1,4 million d'euros. Franck Louvrier, le maire de la commune, milite pour que les logements intermédiaires soient comptabilisés dans la Loi SRU.
La municipalité de La Baule ne décolère pas, suite à l’injonction de la préfecture de Loire-Atlantique de payer la somme de 1,4 million d'euros d'amende pour non-respect de la loi SRU.
Votée en 2000, cette loi oblige les communes de plus de 3 500 habitants, qui appartiennent à de grandes agglomérations, à disposer de 20 à 25 % de logements sociaux, destinés aux plus précaires.
"1,4 million d'euros, c'est beaucoup, c'est même un petit peu disproportionné", réagit Franck Louvrier, le maire de La Baule. La commune littorale dispose actuellement d'environ 10 % de logements sociaux.
"Nous sommes dans une situation assez contrainte : nous sommes coincés entre l'océan Atlantique, les marais salants, le parc naturel régional de Brière, la loi littoral et nous n'avons pas de foncier disponible, donc nous ne pouvons pas atteindre les objectifs de cette loi SRU".
Pour passer de 10 % à 25 %, il faudrait plus que doubler l'ensemble des constructions, ce qui est impossible, parce qu'il n'y a pas de terrains disponibles. Nous sommes condamnés à payer systématiquement des amendes.
Franck LouvrierMaire de La Baule
Une loi SRU "inatteignable"
Le maire de la Baule juge la règle de la Loi SRU "inatteignable" et réclame qu'elle soit assouplie, notamment en comptabilisant les logements intermédiaires destinés aux classes moyennes.
"On a vraiment besoin de ces logements intermédiaires parce que la classe moyenne a aussi besoin d'être logée, vu le contexte actuel, réagit Anne Boyé, conseillère municipale (PS) à La Baule.
"C'est difficile de se dire, puisqu'on n'arrive pas à comptabiliser le nombre de logements sociaux nécessaires, on va casser le thermomètre, en quelque sorte, pour englober d'autres logements. C'est une mauvaise réponse au problème. Il faudrait prendre les choses autrement", suggère l'élue.
D'ici à 2025, 200 logements sociaux devraient sortir de terre sur la commune. Il faudrait construire 1 770 nouveaux logements pour respecter la loi SRU.
En Pays de Loire, 11 communes devront payer des amendes pour non-respect de la Loi SRU.
Fabienne Even avec Boris Vioche
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