Faut-il s'inscrire pour assister à la messe de Noël ? Beaucoup se disent un peu perdus et les prêtres ne savent pas à quoi s'attendre. Certaines paroisses préconisent une inscription. Interview du vicaire général du diocèse de Loire-Atlantique, le père Sébastien de Groulard.
C'est un Noël vraiment particulier, comment les églises s'organisent-elles pour accueillir leurs paroissiens ?
L'église accueille normalement sans compter, sans trier mais là, compte tenu des circonstances, il y a des normes, des jauges et on est un peu perdu. On ne sait pas qui va venir aux offices. On peut imaginer qu'avec la crise sanitaire, beaucoup vont craindre de venir et il y aura moins de monde. Et en même temps, on est face à des question existentielles qui touchent à la vie, à la mort. On imagine aussi que les gens auront besoin de se retrouver et de se confier à Dieu dans ce moment-là. Peut-être qu'il y aura moins de monde... ou plus de monde. On ne sait pas très bien quelle sera la fréquentation des églises cette nuit et demain.
Vous avez le sentiment que les gens auront plus besoin que d'ordinaire de venir à la messe de Noël ?
Il y a beaucoup de visages nouveaux. Depuis un mois, on a pu reprendre les messes. avec les mesures barrières. Il y a moins de personnes âgées, elles préfèrent rester chez elles, mais on voit aussi beaucoup de nouveaux visages qu'on ne connaissait pas et il y a sans doute des questions un peu profondes qui se posent sur la fragilité de la vie.
L'une des solutions que vous avez trouvées, c'est d'augmenter le nombre des messes.
Autant que possible, on augmente les messes, mais c'est en fonction des forces dans chaque paroisse. A certains endroits, il y a des prêtres qui sont plus âgés et qui, en fonction de leurs forces, vont pouvoir célébrer des messes complémentaires. En Loire-Atlantique, à Noël dernier, il y avait 147 messes annoncées et, cette année, il y en a 235 donc quasiment une centaine de plus. Des confrères prennent aussi des initiatives complémentaires. A Vallet, Saint-Nazaire ou Savenay, il y a ce qu'on appelle une démarche à la crèche. En début de soirée, les gens seront invités à faire un cheminement dans l'église, à aller au baptistère pour se signer... pour permettre aux gens de circuler pendant trois ou quatre heures par petits groupes. Puis, la messe suivra plus tard dans la nuit.
Et puis, du jamais vu, certains ont décidé de faire des messes sur inscription.
Voilà, mais c'est à double tranchant. Ça permet de réguler. On sait à l'avance qu'on a une place ou pas pour assister à la messe mais c'est douloureux de dire qu'on trie les gens, qu'il y a un filtre. Des personnes, parfois, n'ont pas la vivacité ou la présence d'esprit de s'inscrire et vont se retrouver à l'entrée de l'église. Comment va-t-on faire avec ces personnes-là ? Certains confrères ont une marge de manœuvre. Il y a des inscriptions mais avec un peu de souplesse pour permettre d'accueillir certains qui seraient là et qui ne savaient pas qu'il fallait s'inscrire. Les confrères demandent vraiment à ce que les gens se répartissent sur les messes complémentaires et leurs demandent d'être compréhensifs.
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