A Nantes, Angers, la Roche-sur-Yon, des milliers de personnes rassemblées en hommage à Samuel Paty, professeur assassiné

Nantes, Angers, la Roche-sur-Yon, partout les mêmes images. Celles d'enseignants, de syndicalistes, de politiques et de citoyens rassemblés pour dénoncer l'horreur. Des regroupements en hommage à Samuel Paty, professeur décapité, vendredi 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

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Sidération, effroi...les mots ne semblent pas assez forts pour décrire l'émotion qui a submergé la région et le pays tout entier vendredi 16 octobre après la décapitation de Samuel Paty. L'enseignant en histoire-géographie est mort pour avoir parlé de liberté d'expression, en exposant à ces élèves qui le voulaient bien, une caricature de Mahomet. 
Depuis deux jours, l'assassinat a provoqué colère et incompréhension, notamment dans les rangs de l'éducation nationale. Une intersyndicale appelait, ce dimanche 18 octobre, les enseignants à se rassembler dans les grandes villes de la région. Et partout, ils ont été nombreux à se regrouper, rejoints par des politiques et des citoyens. A La Roche-sur-Yon, 1300 personnes se sont réunies place Napoléon pour saluer la mémoire de Samuel Paty et défendre la liberté d'expression.

"Je suis touchée par cette horreur, mais je suis aussi en colère parce que cela fait des années que dans certains domaines on abandonne les enseignants. Moi j'attends depuis 2015 que les caricatures elles soient dans les livres. J'attends un nouveau programme. J'attends des supports pédagogiques. Il est anormal aujourd'hui que des collègues soient obligés d'amener le support pédagogique qui est la base du cours pour être ensuite la cible d'attaque parce que l'on individualise le problème", témoigne une enseignante en histoire géographie.

"Moi je suis là pour rappeler l'importance du métier d'enseignant dans la construction de la démocratie de demain. Les élèves que nous avons sont les futurs citoyens. L'école est un des piliers qui permet la construction de la citoyenneté. Ils découvrent les valeurs, les principes de la République. A savoir, la liberté d'expression, la liberté de conscience, la laïcité. A titre personnel je n'ai jamais rencontré de difficultés mais on peut imaginer les difficultés que peuvent affronter certains de nos collègues", explique Jonathan Pelletier, professeur.

 


Devant la préfecture de Nantes, ils sont plus de 6000 dressés face à l'obscurantisme. Certains, ont des mots de paix et de liberté accrochés à leur veste. D'autres brandissent haut les caricatures de Charlie hebdo.
 

Je suis venue pour manifester mon soutien à tous les professeurs et à la famille de Samuel Paty qui a été massacré vendredi. Je viens m'élever contre l'obscurantisme et rester forte. Pour montrer que tous nous faisons bloc face à ce qui s'est passé. Et ne pas accepter que des professeurs soient empêchés de faire leur métier. Nous sommes là et nous résisterons jusqu'au bout!

Une citoyenne nantaise


Valentin, lui a 15 ans, il est en classe seconde : "je trouve que les professeurs doivent pouvoir enseigner ce qu'ils veulent. J'ai été ému et choqué par cet assassinat", raconte l'adolescent.

"On se sent obligé d'être là. Il y a des gens à soutenir. Il faut faire front, on nous attaque. Je suis un ancien enseignant, je suis français et quand on attaque d'autres hommes je me sens attaqué. Si on a plus le droit d'enseigner les valeurs de la République, je ne sais pas où on va", déplore un autre Nantais.
  

Je suis professeur de français en collège et moi aussi chaque année je fais une séquence sur la liberté de la presse, sur le dessin de presse qui au programme en troisième. Et donc je suis Samuel. Moi aussi je suis Samuel. J'ai l'impression de ne plus reconnaître le monde dans lequel je vis et je travaille. Il n'y a pas une seule année sans qu'on ait des réactions de parents qui ne veulent pas que l'on parle de ces sujets. On a des parents qui portent plainte contre nous tous les ans. J'ai eu parfois a me justifier. Les chefs d'établissements sont très importants dans ces cas-là.

Professeur de français en collège à Nantes

A Angers, ils sont un millier rassemblés place de la République.

 
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