Le tribunal d'instance de Nantes, saisi d'une demande d'expulsion d'une maison squattée depuis octobre par une dizaine de personnes sur la zone où
doit être construit l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, rendra sa décision le 3 mars.
Aéroports du Grand Ouest (AGO), le concessionnaire du futur aéroport et filiale du groupe de BTP Vinci, avait saisi le tribunal au mois d'octobre en référé d'heure à heure (procédure d'extrême urgence) pour obtenir l'expulsion immédiate d'une dizaine de militants anti-aéroport, qui squattent, depuis le 10 octobre, une maison dont il est propriétaire.
Le juge des référés devait initialement se prononcer sur cette expulsion le 3 décembre, mais avait décidé de rouvrir les débats après la production de nouvelles pièces. Lors d'une nouvelle audience, jeudi, l'avocat du concessionnaire, Emmanuel Cheneval, a souligné que l'occupation de cette ferme située à l'est de la "Zad" la zone d'aménagement différé dédiée au projet, rebaptisée "Zone à défendre" par les opposants "participait au climat de tensions général", entre les militants anti-aéroport et les riverains, ces derniers ayant exprimé leur "ras-le-bol" au travers d'une pétition.
L'avocat des occupants, Stéphane Vallée, a, lui, demandé au tribunal d'accorder un délai de trois ans à ses clients, le maximum prévu par la loi, estimant qu'il n'y avait "aucune urgence" à quitter les lieux, cette maison étant "laissée à l'abandon depuis quatre ans". "C'est un lieu qui a été réinvesti, qui devient utile avec une conserverie artisanale en place depuis le mois d'octobre. On ne sait pas si dans le projet, la maison
est vouée à la destruction ou non", a-t-il ajouté.