Franck Louvrier, l'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, a été placé en garde à vue ce jeudi à l'office anticorruption de la police judiciaire, dans le cadre de l'enquête Bygmalion.
Répondant à une convocation, l'actuel conseiller régional des Pays-de-la-Loire s'est présenté à 09h ce jeudi matin et a été placé en garde à vue.
Son domicile avait déjà été perquisitionné fin janvier dans le cadre de cette enquête portant sur un vaste système présumé de fausses factures durant la campagne présidentielle de 2012. "Aucun élément susceptible d'intéresser l'enquête n'a été saisi", avait-on assuré à l'époque dans l'entourage de Franck Louvrier.
Franck Louvrier a longtemps été un personnage clé dans l'entourage de l'ancien président de la République, dont il a été notamment conseiller à l'Elysée et durant la campagne de 2012.
Dans cette affaire de fausses factures qui ont permis de dissimuler des dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy lors de cette présidentielle, juges et enquêteurs cherchent à déterminer quelle connaissance les politiques avaient de la fraude.
Les enquêteurs de l'office anticorruption (Oclciff), qui disposent de nombreux éléments comptables et de témoignages, ont la conviction qu'un système frauduleux a été mis en place pour que l'UMP prenne en charge environ 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne, auprès d'Event and Cie, filiale de Bygmalion.
Le but de la fraude était d'empêcher que ces dépenses ne soient inscrites au budget de campagne et n'explosent le plafond autorisé, qui a finalement tout de même été dépassé.
Pour cela, Event and Cie a émis des fausses factures à l'UMP pour des conventions dont la plupart n'ont pas été organisées.
Les juges d'instruction ont déjà mis en examen dix personnes dans ce dossier: quatre anciens cadres de Bygmalion, dont trois ont reconnu leur participation ou leur connaissance de la fraude, trois ex-cadres de l'UMP et trois responsables de la campagne, dont son directeur Guillaume Lambert, qui nient toute implicationdans un système de fausses factures.
Aucun protagoniste n'a mis en cause l'ancien chef de l'Etat.