Stéréolux, espace culturel nantais propose un atelier de création destiné aux seniors. Ils sont six à travailler sur un court-métrage son-photos qu'ils imaginent et produisent avec les outils numériques mis à leur disposition. Rigueur et fous rires garantis.
Martine prend la pose devant l'objectif de Monique. "Mime-nous le doute", ordonne Brigitte la réalisatrice. Martine fait une moue qui convient au groupe, son du déclencheur, c'est dans la boîte !
Ils sont six retraités ou en passe de l'être dans cet atelier animé par Adeline Praud, l'artiste intervenante qui encadre le groupe. Cet après-midi ils mettent en image un projet de court-métrage photo sur ces mots qui nous agacent. "J'ai l'seum" ou "c'est trop" ou "chelou", autant d'expressions employées sans cesse par les jeunes et qui énervent les grands-parents. Le scénario prévoit aussi des tics de langage des plus vieux comme "au jour d'aujourd'hui". L'idée est de raconter une histoire entre une grand-mère et une ado autour de ces mots qui s'invitent trop souvent dans nos conversations.
>> voir la vidéo de notre chronique du 17 mars 2016
Aller jusqu'au bout d'un travail artistique
Technicien, vendeuse, enseignante ou commercial, les profils sont variés mais le groupe s'entend bien. Certains comme Christine sont venus pour le plaisir de travailler sur un projet artistique conçu et réalisé de bout en bout. Jean-Luc lui vient d'arriver sur Nantes et trouve ici le moyen de se refaire un réseau d'amis. Adeline, l'intervenante, fédère ce petit monde en apportant un cadre et des conseils. Stéréolux fournit les moyens avec un studio, de l'éclairage et tout ce qu'il faut pour la photo, le son et le montage numériques.Certains ont peur de se lâcher..."
Sonia Navarro, attachée à l'action culturelle à Stéréolux reconnait qu'il n'est pas facile d'attirer les seniors vers cet atelier de création numérique. "Thé numérique" existe depuis 2012 mais peine à faire le plein. Par manque de visibilité peut-être, Stéréolux est plus connu pour ses concerts que pour ses ateliers. "L'idée de participer à une création artistique impressionne ce public, explique Sonia. Certains ont peur de se lâcher. Ils se sous-estiment. Ils ne se pensent pas capables de participer à un projet qui fait appel en plus à des technologies qu'ils ne maîtrisent pas." Dommage, l'ambiance y est franchement détendue et Adeline doit parfois recadrer les choses pour que ça avance. Ça rigole beaucoup mais c'est rarement relou !